Le début de l'histoire électrique d'Audi n'a pas été sans controverse. Après tout, lorsque le SUV e-tron produit en Belgique est sorti dans les rues en 2019, les problèmes logiciels et matériels étaient monnaie courante. Bien que les problèmes de l'e-tron aient été en grande partie résolus depuis lors - et qu'Audi ait lancé un e-tron GT terriblement bonne - le fait est que le grand SUV n'est pas construit sur une plateforme EV spécifique. Avec toutes les conséquences que cela implique. Cependant, beaucoup de choses peuvent se passer en deux ans. Ce Q4 e-tron en est la preuve.

Chaos dans la nomenclature

Ok, le Q4 e-tron. La troisième voiture de la gamme électrique d'Audi qui prouve que la marque a perdu sa convention de dénomination logique. Car demandez à madame ou monsieurs Tout le Monde quelle est la différence entre un e-tron, une e-tron GT, un Q4 e-tron ou encore une A3 e-tron et vous obtiendrez un regard perturbé. Pour clarifier : oui, il existe une A3 e-tron et non, elle n'est pas complètement électrique. Jusqu'à récemment, Audi donnait le nom d'e-tron à ses modèles plug-in. Ce Q4 e-tron n'est pas un plug-in mais un modèle tout électrique, comme tous les e-tron récents.

Alors ne rendons pas les choses plus difficiles qu'elles ne le sont. Ce Q4 e-tron est essentiellement la variante Audi du Volkswagen ID.4 et du Skoda Enyaq. Deux crossovers électriques qui figurent en bonne place dans notre liste éditoriale. Il va donc sans dire que ce Q4 e-tron peut également rentrer chez lui avec un bon rapport. N'est-ce pas ? Eh bien, nous l'avons découvert par un jour de brume en Belgique. Armé du Q4 e-tron 35, la version d'entrée de gamme du nouveau crossover électrique.

Lignes animales

Tout d'abord, comment Audi veut-il distinguer son Q4 e-tron de ses frères Skoda Enyaq et Volkswagen ID.4 ? Eh bien, en impressionnant par son design et son habitacle irréprochable. À l'extérieur, le Q4 e-tron est déjà devenu une sorte d'e-tron bien réglé. Moins encombrant et beaucoup plus net. De plus, bien qu'il ait les mêmes dimensions qu'un Enyaq et un ID.4, le Q4 e-tron semble plutôt compact. Si votre voiture est le prolongement d'un certain défaut dans votre vie, vous pourriez bien vous en détourner. Nous, on apprécie le style trapu avec ses porte-à-faux courts et ses feux aigus. Ils donnent au Q4 e-tron quelque chose de viril.

Le fait que la calandre SingleFrame qui s'est développée au fil des années soit devenue complètement inutile sur cet électrique a sans doute donné des cauchemars à l'équipe de conception. Ils ont toutefois trouvé un réconfort dans la signature lumineuse à LED que vous, en tant que conducteur, pouvez régler dans quatre modèles différents. Une première sur une voiture de série ! Que 90 % des clients n'utiliseront jamais cette fonction est une autre histoire. Vorsprung durch technik !

Folie de l’espace

Bien que le Q4 e-tron occupe l'espace de stationnement d'un Q3 classique, ne faites pas l'erreur de penser qu'il s'agit d'un SUV compact. Grâce aux fondations sous ce Q4 e-tron, les blocs de construction ont pu être poussés aussi loin que possible à l'avant et à l'arrière. Le résultat ? Les dimensions d'un Q3 mais l'espace intérieur d'un Q7 ! Ok, c’est peut-être une exagération. Parce qu'en réalité, il serait plutôt au niveau d'un Q5. Il faut toutefois ajouter que ce Q4 e-tron, avec ses 520 litres d’espace de chargement, dispose d'un coffre plus grand que celui du Q5 et même que celui de ses rivaux BMW iX3, Mercedes EQC, EQA et Volvo XC40 P8 Recharge. Il faut donc recalibrer son cerveau. Les dimensions de l'extérieur ne disent plus tout sur l'espace de l'intérieur.

Légèreté et aération règnent dans le Q4 e-tron. À l'avant, la console centrale minimaliste offre un vaste rangement et une merveilleuse sensation d'espace - il y a même de la place en haut des panneaux de porte pour des bouteilles d'un litre. À l'arrière, la garde au toit est ample. Cependant, le plancher à l'arrière est relativement haut (merci les batteries), ce qui peut fatiguer à la longue les passagers arrière aux longues jambes. Une critique que l'on peut d'ailleurs adresser à presque tous les crossovers électriques. Une petite consolation est l'absence de tunnel centrale arrière. Chaque inconvénient a son avantage.

Tête de liste de la guerre électrique

MEB, c’est le mot clé de ce Q4 e-tron. ME-quoi ? MEB, la plateforme dans laquelle le groupe Volkswagen a investi des sommes incalculables. Sans doute la plateforme électrique la plus équilibrée actuellement sur le marché. Audi dispose ainsi d'une base solide sur laquelle elle peut s'appuyer. Le résultat est que ce Q4 e-tron se conduit de manière extrêmement soignée, tout comme ses frères Skoda Enyaq et Volkswagen ID.4. Le groupe motopropulseur est silencieux, la suspension est extrêmement neutre et confortable et l'amortissement est excellent. En dehors de la chaîne cinématique électrique, c'est une voiture parfaitement réglée, un point c’est tout.

Nous avons pu essayer la version 35 e-tron, la version d'entrée de gamme qui combine un moteur électrique puissant de 170 ch (125 kW) et 310 Nm sur l'essieu arrière avec une batterie de 52 kWh (net). Certes, ce Q4 e-tron n'offre pas les performances tapageuses d'une Tesla. Toutefois, quelle importance cela revêt-il dans la vie quotidienne ? En 9 secondes, vous pouvez atteindre 100 km/h avec ce crossover qui pèse un peu moins de 2 tonnes. Plus que suffisant pour les voyages en Belgique. D'autant plus que le moteur électrique impressionne par son accélération directe. Si vous êtes un conducteur invétéré d'Audi, vous devrez faire un deuxième recalibrage dans votre tête, car ce Q4 e-tron est une propulsion. Cela le rend plus dynamique dans les virages que n'importe quelle A4 ou A6 de leasing sur le marché !

40 WANTED

Comme nous avons conduit le modèle d'entrée de gamme Q4 35 e-tron, nous pouvons prendre une décision importante pour les acheteurs potentiels : optez pour le Q4 40 e-tron. Pas tant pour la puissance supplémentaire du moteur électrique sur l'essieu arrière (204 au lieu de 170 ch), mais parce que la 40 e-tron vous donne accès à une batterie de 77 kWh (net) et à des vitesses de charge accrues. La 35 e-tron est limitée à 7,2 kW (CA) pour la charge classique et à 100 kW (CC) pour la charge rapide. À partir de la 40 e-tron, ces valeurs passent à 11 kW (CA) et 126 kW (CC). Ainsi, pour une différence de prix relativement faible en leasing, vous obtenez une voiture avec plus d’autonomie, plus de puissance et des vitesses de charge plus rapides. Bien que le terme "rapide" soit relatif, car ses futurs concurrents Ioniq 5 et Kia EV6 parlent déjà de charge rapide à +200 kW par heure et Tesla propose actuellement une charge en courant continu de 190 kW sur sa Model 3 Long Range. Alors les 100 kW et 126 kW des Q4 e-tron 35 et 40 peuvent être qualifiés de modestes.

Quelle est la consommation réelle de la Q4 e-tron 35 ? Notre premier test était trop court pour donner un avis honnête. Bien qu'une consommation inférieure à 20 kWh/100 km devrait être possible, nous avons consommé 20,8 kWh en quelques heures. Si vous faites vos calculs, alors une autonomie de 220 à 300 km (selon la saison) est réaliste. Avec la 40 e-tron dotée d'une batterie plus importante, cette autonomie passera bien sûr à 400 kilomètres. Il est important de cocher la pompe à chaleur sur la liste des options. Comme pour de nombreuses électriques, ce système n'est de série et peut offrir une autonomie supplémentaire de 10 % en hiver.

POUR LE PRIX D'UN Q5

Qui dit Audi, dit listes d'options interminables. Avec l'arrivée de ce Q4 e-tron, ce problème n'a malheureusement pas disparu. Ici aussi, il faut passer par la liste des options pour presque tout, à part les panneaux de porte et les quatre roues. Avec un prix de base de 41 990 €, Audi propose toutefois le Q4 e-tron à un prix très compétitif. Même le Q4 40 e-tron, doté d'une batterie plus importante, affiche un prix de 48 500 euros seulement. Cela reste considérablement moins cher que des rivaux tels que le Volvo XC40 P8 Recharge et la BMW iX3. De plus, un tel Q4 40 e-tron est à peine plus cher qu'un Audi Q5 nu, offre plus d'espace que ce dernier et plus d'autonomie que le grand SUV e-tron de la marque, qui coûte deux fois plus cher. Cela doit faire mal au adoptants précoces…

En bref, si vous êtes actuellement assis dans une Audi A4 Avant ou une Audi Q5 et que vous n'êtes pas sûr que votre prochaine voiture de leasing puisse encore être une Audi avec le passage obligatoire du gouvernement fédéral aux électriques, nous pouvons vous rassurer. Ce Q4 e-tron est une alternative digne de ces voitures classiques. Bien qu'il existe des concurrents redoutables. Non seulement de l'autre côté de la haie, comme le Ford Mustang Mach-e, la Ioniq 5, la Kia EV6 et le Tesla Model Y, mais aussi de sa propre écurie. Il suffit de penser au Skoda Enyaq et au Volkswagen ID.4. Pour être honnête, nous ne voyons pas une seule raison pour laquelle ce Q4 e-tron devrait être préférée à un Enyaq. Bien que nous ayons également ce sentiment avec une Audi A4 Avant et une Skoda Superb Combi…

CONCLUSION

Beaucoup de choses peuvent se passer en deux ans, comme le prouve le cap qu'Audi a franchi entre l'e-tron et ce Q4 e-tron. Grâce à la plateforme MEB, c'est le meilleur crossover électrique que vous pouvez acheter aujourd'hui si vous recherchez la conciliation parfaite entre confort, efficacité, finition et espace intérieur. Bien que l'on puisse également dire la même chose de ses frères VW ID.4 et Skoda Enyaq. Le snobisme des badges continuera même après la révolution électrique…