La révolution électrique dans le monde automobile ouvre les portes à de nombreux nouveaux constructeurs. De plus, avec la révolution électrique, les constructeurs chinois ont plus que jamais les moyens de faire parler d'eux sur notre continent. Parce qu'il n'y a pas de plus grand marché d’électrique dans le monde que le marché chinois. Aiways a vu l'opportunité et veut faire une bonne impression avec l'U5. Il est temps de voir si cette impression peut vraiment être qualifiée de positive.

CARDOEN

De toute façon, il y a de fortes chances que vous n'ayez jamais entendu parler de cette marque de voiture. Tout à fait normal. Car elle a été fondée il y a à peine 4 ans - en 2017 - par l'ancien chef des ventes de Volvo Chine. L'homme, Fu Qian, estimait sans doute que Volvo avançait trop lentement vers la voiture électrique. C'est pourquoi, avec un autre partenaire (et beaucoup d'investissements), il a fondé sa propre marque. Aiways est née ! Le lien de parenté avec Volvo et sa société mère Geely a été complètement rompu. Mieux encore : Aiways a été inclus dans le pool du groupe Volkswagen afin d'atteindre son objectif en matière de CO2. Et si Volkswagen croit en une marque...

Après trois ans sur le marché chinois, Aiways a pensé qu'il était temps de se diriger vers l'Europe. Comme cette marque relativement petite n'a pas le poids des grandes, elle a choisi de ne pas créer son propre réseau de concessionnaires. Non, Aiways a trouvé des partenaires locaux. En Allemagne, par exemple, les produits de la marque sont distribués par la chaîne de magasins Euronics, et en Belgique, Aiways a trouvé un partenaire dans le supermarché automobile Cardoen. La gamme est encore relativement limitée à l'heure actuelle. En fait, Aiways n'a qu'une seule voiture : la U5. Cet U5 est un crossover électrique spacieux avec un prix abordable et un équipement standard élevé qui devrait faire la différence dans notre région.

NE TOMBEZ PAS DANS LE PANNEAU

Si vous avez encore des doutes sur la qualité de construction des voitures chinoises, nous vous conseillons d'aller chez MG ou Polestar. Après tout, les deux marques vendent des voitures construites en Chine. Et tout comme les autres voitures chinoises sur le marché aujourd'hui, la U5 ne déçoit pas. Le crossover a l'air et se sent solide. Collez-y un logo Opel, Nissan ou Volvo et on y croirait. Plus encore : avec ses poignées de porte qui s'enfoncent et son système d'infodivertissement agréable, il pourrait même rivaliser avec les produits des marques haut de gamme.

Cela fait-il de l'U5 une belle voiture ? Eh bien, c'est difficile de parler des goûts et des couleurs. Il s'agit certainement d'un méli-mélo de design. Comme si les concepteurs ne pouvaient pas décider quelle direction à prendre. L'avant semble futuriste, l'arrière modeste. Les sièges avant sont de véritables pièces de design, la console centrale est quelque peu banale avec un espace de rangement séparé par un filet. Quoi qu'il en soit, cela n'a jamais empêché Hyundai de vendre des tonnes de voitures. De plus, Hyundai compte dans son portefeuille les meilleurs designers (et ingénieurs) du monde. Si la base est bonne, le reste suivra.

SANDWICH

La base de l'U5 est juste bonne. La plateforme a été mise au point par la marque elle-même et il s'agit d'une plateforme dite de skateboard qui a été spécialement conçue pour les électriques. En plus de cela, elle met une batterie "sandwich" unique qu'elle a développée et construite elle-même. Cette batterie utilise des modules CATL et tire son nom de la superposition des parties sèches et humides de la batterie. Par exemple, il y a une plaque isolante supplémentaire entre la batterie et le circuit de refroidissement. Avant que vous ne vous endormiez complètement : c'est sans précédent dans le secteur automobile et cela garantit que la batterie de ce U5 est extrêmement sûre mais aussi extrêmement efficace au niveau thermique. Pratique, surtout en hiver.

Le moteur électrique à l'avant a également quelques premières à son actif. Son régime maximal de 16 000 tours est sensiblement plus élevé que la normale. En raison du régime plus élevé, le moteur peut être plus petit et plus compact, ce qui améliore bien sûr la densité de puissance. Le système qui abrite le moteur électrique, l'onduleur et la boîte de vitesses est également le plus compact de son segment. Ce que nous essayons de dire, c'est qu'Aiways, comme Tesla, ne cherche pas à s'enrichir sur un marché existant. Non, elle veut contribuer à façonner le marché à un niveau technique.

CONFORT

Que signifie tout cela en langage humain ? L'Aiways U5 est un crossover électrique de 4,6 m de long avec 200 ch, 310 Nm de couple et une batterie de 65 kWh. En bref, l'U5 est un concurrent direct des Skoda Enyaq, Volkswagen ID.4 et de l'imminent Nissan Ariya. Ce n'est pas une compétition faible. Pourtant, l'U5 peut se targuer de certaines qualités. L'intérieur spacieux par exemple. À l'arrière, l'espace pour les jambes est hallucinant et grâce à un astucieux système de pliage, le coffre est très spacieux. Les écrans à l'avant (et il y en a beaucoup) sont très nets. Enfin, il y a également deux caméras à bord qui surveillent les occupants. Si vous bâillez au volant ou osez saisir votre smartphone, l'U5 vous avertira de manière audible.

Sur la route, l'U5 s’en sort bien. Correct, sans aucun doute. Il s’apparente plus à une Citroën d'autrefois qu'à une Ford moderne. L'Aiways U5 apparaît comme un compagnon idéal. Le moteur électrique est plus que suffisamment puissant (7,8 secondes pour atteindre 100 km/h), avec un poids à vide d'environ 1 750 kg, il est plus léger de plusieurs centaines de kilos que la plupart des concurrents et le châssis reste doux avec une bonne dose de roulis en virages. Avec cet Aiways, vous avez l'envie spontanée de faire un long trajet. Pas le moins du monde, car avec une consommation d'environ 20 kWh, vous pouvez facilement parcourir 300 kilomètres en une seule charge.

GAGNER LA CONFIANCE

Ça a l'air génial, n'est-ce pas ? Eh bien, nous devons nous aussi admettre que l'U5 nous a agréablement surpris. Et pas des moindres, puisque les modèles actuels, dotés des derniers logiciels embarqués, sont vendus à 42 757 euros. Bien que ce prix soit supérieur de quelque 3 000 euros au prix d'entrée de gamme d'une Skoda Enyaq, cet Aiways U5 est mieux équipé, il a plus de puissance et une plus grande batterie que l'Enyaq de base. Si vous montez un Enyaq avec le même équipement, vous devrez débourser 53 000 euros. En d'autres termes, cet Aiways offre un rapport qualité-prix impressionnant. Sans avoir l'air radin.

Pourtant, il y a un problème quelque part : la reconnaissance du nom et le réseau actuel de concessionnaires. Ce qui veut dire que Cardoen a du travail à faire. Après tout, c'est quand même une voiture qui vaut plus de 40 000 euros. En tant que particulier, vous ne disposez généralement pas d'une telle somme et il n'y a guère d'intérêt à la dépenser pour une voiture électrique chinoise inconnue. Cardoen a fait savoir qu'elle travaillait avec Leaseplan pour pouvoir également jouer sur le marché des flottes d’entreprises. De plus, les entretiens avec Cardoen nous ont permis de constater que l'entreprise croit réellement au succès d'Aiways. En attendant, la marque dispose également d'un entrepôt de pièces détachées à Amsterdam, ce qui signifie que quelque 600 pièces détachées sont toujours en stock. En bref, tout cela force la confiance en son avenir.

CONCLUSION

Un miracle électrique, c'est ainsi que l'on peut qualifier l'Aiways U5. Une surprise totale qui semble être sortie de nulle part mais qui laisse une impression très solide. Le software pourrait être meilleur sur certains points mais si quelques lignes de code sont le seul défaut de cet U5, alors Aiways peut sérieusement se féliciter. Si Cardoen joue bien ses cartes, alors Aiways pourrait bien devenir un acteur intéressant sur le marché.