Nous sommes à l’aube de l’un des plus grands tournants de l’histoire de l’automobile. Celui de l’électrification. BMW est l’un des premiers à s’être lancé dans le bain avec la i3 et, plus récemment, Munich semble avoir passé la deuxième au vu des récents iX3, iX et i4. Mais que reste-t-il du fameux Freude Am Fahren ?

Par et pour des passionnés

Avec le passage de la Série 1 à la traction avant et la Série 2 Gran Coupé suivant dans ses pas, l’amoureux de la « béhème à conduire » s’en est trouvé inquiet. Il en va de même pour le design, qui passe des lignes claires et précises à une certaine folie qui semble vouloir plutôt choquer que plaire.

La nouvelle Série 2 vient réconforter l’amoureux de la marque allemande. Eh oui, il suffit de la regarder. Pas d’énorme calandre, des proportions classiques avec un long capot et un habitacle rejeté vers l’arrière. Les formes sont également plus carrées – un clin d’œil à la 2002 d’après le designer, tout comme les feux à la signature visuelle unique. Cette nouvelle 2 Coupé n’est pas là pour choquer, mais plutôt pour nous caresser dans le sens du poil. Munich semble avoir entendu nos pleures, mais on craint pourtant qu’il s’agisse d’un joli cadeau d’adieux…

4 divisé en 2

La nouvelle BMW Série 2 Coupé conserve également la recette originale de la marque, cela en empruntant sa base aux Série 3 et Série 4. On retrouve ainsi un petit coupé au moteur longitudinal avant et la puissance préconisant l’utilisation du train arrière. Le petit coupé typique de BMW ne se pouvait d’abandonner la propulsion. C’est une question d’honneur !

D’ailleurs, ce « petit coupé » n’est plus si petit que ça. Plus précisément, il gagne 105 mm en longueur, 64 mm en largeur alors que l’empattement s’allonge de 51 mm. Bref, cette croissance profite à l’habitabilité, ce qui lui permet d’accueillir ses quatre passagers dans un plus grand confort.

On se connaît, non ?

À l’intérieur, d’ailleurs, les équipes de développement semblent avoir pioché tous les éléments disponibles sur l’étagère des Série 3/4. On retrouve ainsi un tableau de bord très similaire, avec le même écran tactile de 12,3 pouces pour l’infodivertissement et la dalle de 10,25 pouces pour l’instrumentation. Enfin, ça c’est quand l’option est cochée. De série, ils taillent respectivement à 8,8 et 5,1 pouces. Seules les contreportes semblent avoir été autorisée à arborer un design différent. On y découvre un design avec des losanges en effet 3D et les couleurs M rétroéclairées en option.

Comme au bon vieux temps

D’après les dires de BMW, la nouvelle Série 2 est un coupé sportif créé pour les passionnés. Il ne faut donc pas s’attendre à un moteur électrique ou même plug-in hybride sous le capot. Eh non, la seule évolution moderne est l’hybridation légère généralisée sur toute la gamme. Cela ne veut pas dire que le plaisir ne sera pas au rendez-vous. Munich place toujours son superbe six en ligne de 3,0 litres sous le capot de sa M240i. Fort de 374 ch et 500 Nm de couple, il emmène le coupé jusqu’à 100 km/h en 4,3 secondes grâce la transmission intégrale.

Ça c’est pour le côté passion. Côté raison, on trouve deux 4-cylindres turbo de 2,0 litres. L’un tourne à l’essence et produit 184 ch et 300 Nm de couple (220i), alors que l’autre préfère le diesel (220d) et offre 190 ch et 400 Nm de couple. Notons que, comme sur la Série 4, on ne trouve de boîte manuelle nulle part dans la gamme. Elle devrait faire son apparition sur la prochaine M2. L’espoir fait vivre…

Merci !

Bien que notre essai fût bref, il n’en était pour autant pas moins intense car nous avons parcouru les routes bavaroises au volant de la M240i xDrive. Dès la pression du bouton de démarrage, le 6-cylindres donne le ton ! Cela étant, en conduite souple, c’est le confort qui règne. Bref, comme dans la Série 4.

Une fois que le tarmac se tord et, surtout, que le bon mode de conduite est sélectionné, la « béhème à conduire » se dévoile dans toute sa splendeur. Certes, la direction pourrait être un tantinet plus communicative et les 1 600 kilos peuvent se faire sentir de temps en temps, mais cette M240i ne manque pas de mordant, ni de personnalité. Malgré la transmission intégrale, la priorité semble être donnée à l’amusement plutôt qu’à l’accroche. On est loin de la BMW avec laquelle on doit se battre pour une sortie de courbe propre, mais la Série 2 viendra quand même jouer du popotin.

13 000 € de rabais

Tout ce plaisir de conduire n’est malheureusement pas à la portée de tout le monde. Ici non plus, BMW ne change pas sa recette habituelle. La puissante M240i avec son 6-cylindres vient de placer en haut de la gamme à 57 250 €, tandis que les 220i et 220d sont bien plus abordables – toutes proportions gardées – à respectivement 40 050 € et 41 500 €. Un sacré paquet, comme on dit, mais il faudra noter que la nouvelle Série 2 est plus abordable que sa grande sœur de près 13 000 € !

Conclusion

Avec la nouvelle Série 2, BMW n’ambitionne pas de révolutionner le monde automobile. Et c’est bien mieux comme ça ! Le petit coupé sportif vient caresser les puristes dans le sens du poil avec un sublime six en ligne et un châssis dynamique, tout en montrant plus de maturité et plus de confort. Quel magnifique cadeau d’adieux…