Essai : Kia Sorento Facelift (2024)

Vous l'avez sans doute remarqué : Kia donne une nouvelle orientation à son langage stylistique. Il n'y a plus de moineaux gris dans le catalogue, par exemple, mais chacun de ses modèles se voit affublé d'une sauce « Oppositions United ». Kia entend ainsi combiner des lignes épurées et des angles vifs avec des surfaces lisses et ondulées. Dans la pratique, cela se traduit généralement par peu de fioritures et beaucoup de LED. Il suffit de regarder ce Sorento revu et corrigé..

Star Map et cuir végétalien

En effet, là où bon nombre de constructeurs restent subtils dans leurs facelifts, Kia jette l'intégralité de l'avant de son SUV. Exit donc la calandre « Tiger Nose » de l'ancien modèle, place à une calandre encore plus béante. De chaque côté, les modestes phares ont dû céder la place à deux bandes LED en forme de T que Kia a baptisées « Star Map », car leur motif est censé rappeler ces dessins de constellations typiques de votre vieux manuel de géographie. D'ailleurs, les Coréens appliquent le même principe à la Picanto liftée, à l'EV6 remaniée et, bien sûr, à l'EV9, à laquelle ce Sorento ressemblera donc quelque peu.

Il en va de même à l'intérieur, puisque le tableau de bord bénéficie d'un rafraîchissement tout aussi important que le nez de cette Kia. Comme auparavant, ce tableau de bord est dominé par deux écrans, mais ils partagent désormais un seul panneau de verre incurvé. En conséquence, les bouches d'aération ont dû être déplacées vers le bas et même un peu plus bas, vous trouverez une bande variable de cadrans de vitesse que le Sorento emprunte, par exemple, à l'EV6. Il s'agit d'une bande tactile, mais heureusement, il y a toujours deux boutons rotatifs physiques pour régler, par exemple, la température intérieure ou le volume audio. Le reste de l'habitacle a également été bien pensé, d'ailleurs, car tout ce que vous touchez semble de très bonne qualité, et le Sorento est également disponible aujourd'hui avec du cuir végétal et une sellerie fabriquée à partir de bouteilles PET recyclées.

Deux hybrides et un diesel

Ce dernier point peut sembler un peu contradictoire pour un grand SUV qui peut être équipé d'un moteur diesel, mais ne vous inquiétez pas, car le Sorento est également disponible en deux versions hybrides. En effet, le HEV fonctionne sans prise de courant tandis que le PHEV est, vous l'aurez deviné, un hybride rechargeable. Tous deux partent d'un moteur essence de 1,6 litre couplé à un moteur électrique dans la boîte de vitesses à six rapports, mais dans le cas du HEV, ce dernier tire sa puissance d'une batterie de 1,5 kWh tandis que le PHEV offre des batteries de 13,8 kWh. Résultat : jusqu'à 54 kilomètres d'autonomie en mode électrique.

Pour cet essai, nous nous en sommes toutefois tenus à un Sorento HEV, c'est-à-dire l'hybride autorechargeable. Il développe 215 ch et 350 Nm de couple, qui peuvent être transmis soit aux roues avant, soit aux quatre roues. Notre exemplaire a opté pour ces dernières, ce qui lui confère une allure de SUV, avec un bouton qui vous permet même de choisir parmi plusieurs modes tout-terrain intelligents en fonction de la surface. En faisant basculer le groupe motopropulseur dans son mode le plus sportif, ce Sorento atteint les 100 km/h en 9,7 secondes. Secrètement, cela fait du HEV le plus lent des Sorento, puisque le diesel de 194 ch fait ce sprint en 9 secondes et le plug-in avec ses 252 ch en 8,8 secondes.

monospace déguisé en SUV

Il y a peu de chances que vous achetiez un Sorento HEV pour sa vitesse, alors est-il un peu économique ? Oui et non. Par exemple, nous avons enregistré une moyenne de 7,2 l/100 km, ce qui semble être une bonne soif pour un véhicule hybride, bien qu'il y ait une nuance à apporter. Après tout, l'hybride en question pèse plus de 2 tonnes et dispose de quatre roues motrices, de sorte que les performances d'une Toyota Prius ne seront jamais atteintes par cette Kia. Ce poids élevé se fait également sentir au volant de ce Sorento, car la suspension arrière à correcteur d'assiette de sa version supérieure a beau essayer de garder la caisse sous contrôle, elle reste trop dure pour un SUV familial spacieux... Et c'est bien dommage, car le Sorento a l'air d'être un sloop au confort moelleux comme du beurre.

Mais si l'on met de côté ce point négatif, c'est bien un SUV familial spacieux que l'on obtient. En effet, à l'intérieur de ce Kia, on jurerait presque être dans un monospace déguisé en SUV. Par exemple, derrière la deuxième rangée de sièges, vous trouverez 608 litres de volume de coffre, à moins, bien sûr, que vous ne dépliiez les deux sièges qui le transforment en sept places. Il reste alors 179 litres, mais vous pouvez y loger deux enfants supplémentaires et, avec un peu de conviction, même des adultes. Même à l'arrière, d'ailleurs, ces derniers disposent de leur propre climatisation, ce qui signifie que vous en avez pour votre argent.

QUID de la concurrence ?

Mais pour quel prix alors, nous vous entendons penser maintenant ? Eh bien, Kia vous proposera un Sorento facelifté à partir de 53 290 €. Et oui, nous pensons nous aussi que ce n'est pas très peu. Heureusement, vous obtiendrez tout de suite un HEV comme notre exemplaire d'essai, bien qu'il soit équipé d'une traction avant. Ainsi, malgré le fait que ce HEV soit un hybride, la version diesel reste en quelque sorte 1 300 € plus chère. Le Sorento haut de gamme est l'hybride rechargeable, car pour l'obtenir, il faut disposer d'au moins 61 790 €. Si vous le mettez dans le niveau de finition le plus élevé, vous paierez même plus de 70 000 € !

Bien entendu, ces chiffres ne représentent que la moitié de l'histoire, car même dans sa forme de base, le Sorento est d'emblée richement équipé. Ainsi, des choses comme les capteurs de stationnement avant et arrière, la caméra de recul, les capteurs de lumière et de pluie, le régulateur de vitesse adaptatif, l'infodivertissement complet avec connectivité smartphone, la climatisation automatique, les sièges avant chauffants et la sellerie en similicuir sont de série. Il en va de même pour les deux sièges supplémentaires à l'arrière, bien que, par exemple, une Peugeot 5008 les ait également et qu'il faille débourser 12 000 euros de moins pour les obtenir. Ce n'est peut-être pas un hybride instantané, mais le Renault Espace, par exemple, l'est, et il coûte près de 10 000 € de moins avec la troisième rangée de sièges et tous. Cette Kia n'est donc certainement pas la moins chère de son segment…

Conclusion

En résumé : le Kia Sorento offre un bon rapport qualité-prix, même si dans tous les cas, il faut aussi avoir beaucoup d'argent à dépenser. Mais qui sait : c'est peut-être ce que vous êtes prêt à payer pour lui. Après tout, ce SUV a fait forte impression, surtout depuis son facelift. Par exemple, sa motorisation hybride est plus que compétente, sa qualité de construction est excellente et il rend le look du Kia EV9 un peu plus accessible à la personne avec un salaire ordinaire. Même si elle devra probablement encore économiser avant de pouvoir s'offrir un Sorento de base…