Des mots tels que « pionnier », « créateur de tendances » ou « perturbateur » sont trop facilement utilisés de nos jours. Cependant, pour la Hyundai Ioniq 5N, tout cet arsenal est justifiable. Et voici pourquoi !
Pour ceux qui vivaient dans une grotte l'année dernière, la Hyundai Ioniq 5N est le nouveau vaisseau amiral électrique du constructeur coréen. Avec la Ioniq 5 « normale », Hyundai avait déjà produit un véhicule électrique tout à fait décent, doté d'une bonne autonomie et d'excellentes performances de recharge. Mais la sauce N dont elle est maintenant recouverte va bien plus loin qu'une simple amélioration des performances. Le résultat est une voiture qui fera taire tous les détracteurs des électriques. À l'exception d'un petit détail…
Sensation
Le grand mot est lâché. S'il est une chose dont les détracteurs des électriques aiment se moquer, c'est bien le manque de sensations de tous ces modèles à propulsion électrique. Même pour les modèles les plus performants, comme la Tesla Model S Plaid, la Kia EV6 GT, la BMW i5 M60 ou même l'hypercar Rimac Nevera, les non-croyants lèvent le nez. La raison ? Pas de sensation, monsieur. Trop stérile. Pas de chair de poule…
Il y a quelque chose à dire à ce sujet. Même avec des accélérations qui vous collent l'estomac au siège, il manque toujours le spectacle auditif. Ce problème a déjà été résolu avec un faux son qui sort des haut-parleurs, mais même dans ce cas, bien sûr, toute une série d'autres éléments manquent, de sorte que l'expérience de conduite n'atteint pas tout à fait le niveau d'une voiture sportive à moteur essence. Pas de son de moteur réaliste, pas de bruits d'échappement, pas de chocs lors des changements de vitesse. Rien, nada. Des arguments suffisants, donc, pour dépeindre à jamais les électriques comme des impénitents sans émotion. Ça, c’était avant que la Hyundai Ioniq 5N arrive comme un diable…
Pas de mal du pays
Cette semaine, sur les routes allemandes, j'ai pu sans gêne mettre à mal les Audi RS4 et RS6 GT. Deux bolides ultra-sportifs qui ont tout ce qu'il faut pour mettre chaque fibre de votre corps à vif. Si votre cœur ne bat pas la chamade, il est urgent de consulter un cardiologue. Par coïncidence, pendant la même semaine, j'ai essayé la Ioniq 5N. On pourrait donc s'attendre à ce qu'au volant de la sud-coréenne, on se remémore les modèles RS d'Audi après seulement quelques kilomètres de conduite. Ce n'est pas le cas. Car ce que les ingénieurs de Hyundai ont réussi à faire dépasse toutes les espérances. La fameuse sensation de conduite a vraiment été pensée dans les moindres détails. Et le résultat est époustouflant !
Pour commencer, il y a le son du moteur qui sort des haut-parleurs ici aussi. Rien de nouveau, me direz-vous, mais c'est le plus réaliste que nous ayons jamais entendu. Au ralenti (en roue libre), vous pouvez même entendre une légère instabilité où l'aiguille du compte-tours numérique danse légèrement de haut en bas. La Ioniq 5N est tellement détaillée qu'elle en devient maniaque. Si on opte pour le réglage le plus sportif pendant la conduite, on obtient une boîte de vitesses à 8 rapports virtuelle qui passe au rapport suivant (qui n'existe pas en réalité !) avec un claquement ferme et un choc corporel, à moins que vous n'alliez jusqu'au limiteur. Dans ce cas, le moteur reste immobile et rugissant, comme dans une voiture de sport à moteur à combustion interne. Et lors des changements entre l'accélération et la décélération, l'échappement (attendez, il n'y en a pas non plus), rugit comme un diable. Et nous ne nous attarderons même pas sur le mode drift. Superbe !
Virtuel mais réel
C'est fou comme Hyundai parvient à rendre une expérience virtuelle si réaliste, mais il faut l'expérimenter soi-même pour le croire. Vous comprendrez alors que tous les détracteurs des électriques peuvent enfin enterrer leur politique de démolition. Il manque cependant un petit détail au tableau : l'état d'esprit. Aussi ridiculement agréable que soit la Ioniq 5N, votre cerveau a encore du mal à accepter le fait que vous n'avez pas à faire le plein, mais à vous brancher. Mais bientôt, lorsque d'autres marques commenceront à copier les astuces de Hyundai (ce n'est qu'une question de temps), il faudra finalement passer par un petit processus d'acceptation pour réaliser que l'émotion virtuelle, elle aussi, est une émotion réelle. Imaginez une Audi RS 4 ou RS 6 e-tron avec les mêmes gadgets…
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