Premier essai : Toyota Land Cruiser : l'invincible sous un nouveau jour (2024)

Le Defender japonais ?

Vous l'aurez compris, contrairement aux derniers « changements de génération » du Land Cruiser, ce nouveau modèle a soudain une toute autre allure. En effet, Toyota joue la carte du rétro en faisant ressembler cette sixième génération du Light Duty à une série 70 des années 80 et 90. Alors, avant de perdre de vue les arbres à travers la forêt, comptez sur une carrosserie remarquablement anguleuse, au design épuré et une face arrière bien droite. Surtout avec les feux diurnes ronds, le Land Cruiser ressemble un peu à un Land Rover - plus précisément au Defender - bien que pour l'instant, on ne puisse obtenir ces phares que sur la première édition, qui est déjà épuisée.

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En termes de dimensions extérieures, le Toyota est légèrement plus long qu'un Defender 110, car par rapport au Land Cruiser sortant, ce nouveau modèle a gagné 8 centimètres. Il en résulte un véhicule tout-terrain qui, avec ses 4,92 mètres de long, est à peine inférieur à un Land Cruiser américain, bien que notre exemplaire soit nettement plus étroit. En effet, la largeur de cette sixième génération a même diminué d'une fraction par rapport à celle de son prédécesseur, ce qui donne au résultat final une allure un peu plus mince et plus intemporelle qu'auparavant. En même temps, les phares à LED, les pare-chocs arrondis et sa ligne de caisse montante lui confèrent une touche plus moderne, même si ce dernier élément peut diviser quelque peu les opinions.

Festin de boutons

À l'intérieur, Toyota a également opté pour un langage de design intemporel, et c'est tant mieux, car l'habitacle du précédent Land Cruiser commençait à accuser le poids des ans. Exit donc les mini-écrans et les compteurs classiques et place à deux écrans de 12,3 pouces qui s'affichent en haut du tableau de bord. Le premier se trouve derrière le volant et joue le rôle de tableau de bord, tandis que le second sert d'écran tactile au centre du tableau de bord. Ne croyez pas pour autant que Toyota ait renoncé aux boutons physiques, car l'entreprise affirme avoir écouté ses pilotes du rallye Dakar pour rendre cet intérieur aussi fonctionnel que possible. Résultat : une multitude de boutons pratiques comme on en voit rarement de nos jours.

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D'ailleurs, le reste de l'habitacle met lui aussi l'accent sur la fonctionnalité. Ainsi, les Japonais avouent tout simplement avoir utilisé pas mal de plastiques durs dans l'habitacle, et ce pour une raison simple : ils sont indestructibles. Heureusement, ils ont rembourré presque tout ce qu’on touch, de sorte que la sensation de luxe reste intacte. En outre, on a le choix entre cinq ou sept places et, dans ce dernier cas, 130 litres d'espace de coffre restent disponibles derrière la troisième rangée de sièges. En configuration cinq places, le coffre avale alors 742 litres et une fois la banquette rabattue, ça passe à 2 000 litres…ou 2 mètres cubes ! Après tout, il y a fort à parier que la plupart des Land Cruiser seront immatriculés en utilitaire…

Vive le couple du diesel

Ce dernier point, le Toyota le doit à son moteur, car le fisc n'aime pas le voir venir - ou si, vu ce qu’il leur rapporte. Ainsi, le Land Cruiser nous arrive exclusivement avec un 4-cylindres diesel de 2,8 litres sous le capot, et si vous connaissez un peu la génération précédente, cela vous semblera probablement familier. Il s'agit tout simplement du même bloc moteur, même si Toyota promet d'avoir revu certains éléments. Ce qui est totalement nouveau, c'est la transmission automatique à huit rapports, qui transmet toujours la puissance aux quatre roues. Avec 204 ch, la puissance reste modeste pour un tel mastodonte, mais le couple de 500 Nm est tout à fait satisfaisant. Il semble que l'on puisse facilement remorquer 3.500 kg avec ce véhicule.

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Un diesel coupleux sur un châssis en échelle classique, c'est exactement ce que l'on recherche sur les terrains accidentés. Ce nouveau Land Cruiser le complète avec toute une série de gadgets tout-terrain intelligents. Par exemple, le Downhill Assist Control est de retour pour vous aider à descendre de manière contrôlée, tandis que le Crowl Control assure une vitesse constante lors du franchissement d'obstacles. De plus, la direction assistée électronique et la réponse de l'accélérateur sont ajustées par le système Multi-Terrain Select qu’on peut régler à sa convenance en fonction de la surface, ou simplement laisser le système sur « Auto » et le Land Cruiser choisira pour vous.

Caractère primitif

Le résultat de toutes ces appellations peut se deviner en tout-terrain : cette Toyota est invincible. Les Japonais nous a lâchés dans les montagnes de l'Atlas marocain, et notre Land Cruiser y a surmonté des pentes abruptes pleines de rochers détachés comme s'il s'agissait de simples nids-de-poule. Avec son mode Crawl actif et son Multi-Terrain Select en mode automatique, on se sent parfois un peu plus comme un passager, tellement tout semble facile. Mais bien sûr, l'électronique n'est pas responsable de tout, car sans sa boîte courte et ses différentiels bloquants au centre et à l'arrière, le Land Cruiser ne serait pas aussi compétent. Pour la première fois, il est même possible de déconnecter les barres antiroulis en appuyant sur un bouton, ce qui permet d'augmenter l'articulation des ponts.

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Cependant, en les conservant actives, ce Land Cruiser se révèle être un SUV routier nettement plus compétent qu'auparavant...même si cela n'en fait pas pour autant un Range Rover ! En effet, même comparé à un Land Rover Defender, ce Toyota semble primitif, car même si sa maniabilité s'est améliorée, impossible d’ignorer ce moteur. En fait, l'ancien 2.8 diesel sonne comme un bloc de tracteur et, bien que les Japonais aient voulu améliorer la réponse de l'accélérateur avec cette nouvelle boîte de vitesses, il y a toujours un certain décalage dans l'ensemble. Et tant qu'on y est, la disposition des deux écrans n'est pas des plus claires non plus, mais bon, avec un peu d'habitude, on s'en accommode.

Toyota pour les plus chanceux

Mais c'est là que réside le seul vrai problème de cette voiture, car à 77 020 €, devons-nous réellement faire des compromis sur le raffinement ? Après tout, c'est le prix de base de ce nouveau Land Cruiser, et ce alors que le modèle précédent coûtait 35 000 € de moins lors de notre dernier essai il y a six ans. Ce Toyota est donc encore plus cher de 7 000 € que le Land Rover Defender 110 de base, et dites-vous bien quel est le logo de la marque qui dégage le plus de statut. En résumé : vous n'achèterez ce Land Cruiser que si vous avez absolument besoin d'un véhicule tout-terrain de ce calibre, ou si vous êtes un grand passionné. Et vu le caractère que dégage cet engin, on ne vous en voudra pas du tout.

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Mais le prix d'achat ne s'arrête pas là, car nous l'avons déjà annoncé : vous devrez également payer une facture salée au fisc. Ce gros moteur de 2,8 litres et sa puissance le mette d’un seul coup dans l’une des tranches de TMC et TC les plus hautes. Toyota promet de lancer une version hybride légère d'ici à la fin 2025, mais elle utilisera le même moteur diesel. Tout ce que vous pouvez faire, c'est transformer votre Land Cruiser en utilitaire léger. Toyota propose même une conversion par l'intermédiaire de son propre réseau de concessionnaires.

Conclusion

Avec ce nouveau Land Cruiser, Toyota dispose d'une véritable arme tout-terrain. En tant que tel, il reste tout à fait imparable sur les terrains accidentés, tout en étant un peu plus attrayant et un peu plus raffiné. Il n'en reste pas moins que l'on se retrouve avec une voiture plutôt robuste et ce à un prix plus élevé que, par exemple, un Land Rover Defender. Mais pensez-vous que Toyota s'en inquiète ? Non, car seuls 25 000 nouveaux Land Cruiser sont prévus pour l'ensemble de l'Europe afin d'éviter les amendes de l'UE pour les émissions. Et croyez-nous, ils vont les vendre…