Premier essai : Renault Rafale (2024)

C’est le grand patron du groupe Renault, Luca De Meo, qui le dit : « dans le segment des grandes voitures luxueuses, on s’est toujours planté ». Il faut dire qu’avec les Renault Aventime, VelSati ou même Latitude, la marque au losange ne s’est pas non plus facilitée la tâche. Pourtant, l’ambition est toujours présente de nos jours mais Renault semble avoir compris les règles du jeux…

SUV-Coupé is the new Berline

Eh oui, alors que la marque française a toujours essayé de produire des berlines espérant concurrencer les BMW Série 5 et Mercedes Classe E, elles ne sont jamais arrivée aux chevilles allemandes. De nos jours, pourtant, les berlines n’ont plus la cote. Ce qui marche, ce sont les SUV !

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La recette est donc simple : Renault profite d’une plateforme moderne, déjà étrennée sur les Austral et Espace, et vient la draper d’une robe spécifique. Histoire de marquer le coup, la marque n’utilise pas une nominette sortie de son grand catalogue. Le Rafale fait référence à un avion…mais pas celui auquel vous pensez ! Eh non, ce n’est pas l’avion de chasse de l’armée française, mais plutôt un avion de 1935 détenteur d’un record de vitesse. Il était propulsé…par un moteur Renault !

Signé Vidal

Le nouveau Rafale introduit également le nouveau style maison signé Gilles Vidal, nouveau patron du design Renault et ancien Peugeot. La face avant se donne des airs de Scénic, avec de fins feux et une signature visuelle verticale. La calandre est faite d’une multitude de petits losanges derrière lesquels on trouve un coloris bleu, sur la version Esprit Alpine, ou gris, sur l’entrée de gamme.

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Évidemment, c’est sur les flancs que le Rafale se distingue le plus. Il est tout aussi long que l’Espace (4,71 m) et il lui emprunte même son empattement (2,74 m), mais il est plus bas et sa ligne de toit fuyante lui apporte une touche de dynamisme. À l’arrière, on trouve une sorte de double béquet sur le hayon et un ensemble de feux LED.

Hybride, un point c’est tout !

On vous le disait : le nouveau Rafale réutilise la plateforme des Austral et Espace. Mais ce n’est pas tout, puis qu’il en reprend la motorisation aussi. Il s’agit de l’ensemble hybride E-Tech fait d’un 3-cylindres essence turbo de 1,2 litre, couplé à un moteur électrique via une boîte à crabots 6-rapports (2 pour l’électrique, 4 pour l’essence). Il produit toujours 200 ch et mène le Rafale jusqu’à 100 km/h en 8,9 secondes, tout cela en ne consommant que 4,7 l/100 km pour des émissions de CO2 de 105 g/km (WLTP).

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Cela étant, les Français réservent une petite surprise : le Rafale aura l’honneur d’inaugurer une nouvelle version hybride rechargeable. Elle reprendra le même moteur avant, tout en ajoutant un moteur électrique sur le train arrière et une grande batterie de 22 kWh sous le plancher. Résultat : 300 ch, la transmission intégrale et une autonomie de 100 km en électrique. Il faudra attendre l’automne pour son lancement…

Idem…avec de l’ardoise !

Au même titre que la motorisation d’entrée de gamme, l’habitacle semble emprunté tel quel des Espace et Austral. Ce n’est en rien pernicieux car ces deux SUV – trois, désormais - présentent une finition et des matériaux de bonne facture. Sur la planche de bord, on y trouve évidemment l’infodivertissement OpenR signé Android Automotive (Google). Tout passe à travers une dalle verticale de 12 pouces et une instrumentation de bord de 12,3 pouces et, à notre humble avis, c’est toujours l’un des meilleurs systèmes du moment !

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Histoire de se différencier, un tant soit peu, le Rafale habille sa planche de bord de liège naturel teinté en noir ou d’une feuille d’ardoise naturelle (Esprit Alpine). On trouve également des sièges sport spécifiques offrant un meilleur maintien latéral et une surpiqure « Bleu, Blanc, Rouge » sur les contreportes. Au cas où on aurait oublié que Renault était une marque française…

Enfin, malgré la ligne de toit fuyante, l’habitabilité reste très généreuse. L’espace aux jambes arrière est aussi important que dans…euh…l’Espace, tandis que le coffre présente tout de même 528 litres d’espace de chargement. Seul bémol : il offre de la place en longueur et largeur, mais peu en hauteur et le seuil de chargement est un peu haut.

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Coupé = dynamique ?

Renault nous présente son Rafale comme « un voyage au cœur du plaisir de conduire ». Derrière cette déclaration - assez pédante, il faut le dire - du marketing de la marque, on trouve certes un SUV-Coupé au châssis agréable, à l’agilité accrue grâce à la direction intégrale 4Control…mais pas de plaisir de conduire !

Qui plus est, la motorisation hybride est souple et sirote aussi peu qu’annoncé, mais elle est également le Talon d’Achille du Rafale. Surtout lorsqu’on parle de conduite dynamique. La faute à la boîte automatique à crabots. Tout bijou d’ingénierie soit-elle, elle présente une latence papable de plus d’une seconde à chaque relance, chaque accélération, chaque dépassement.

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Sur papier, il n’y paraît rien. Pourtant, sur la route, on s’en trouve à réfléchir à deux fois avant de dépasser un véhicule plus lent. Renault nous dit avoir adapté le programme de gestion, mais la marque semble bloquée par son choix peu commun d’utiliser des crabots et seulement 4 rapports pour le moteur essence. On espère que l’arrivée de la motorisation hybride rechargeable (et sa puissance électrique accrue) permettra de combler cette latence…

Pour une poignée d’euros

Comme tout novice dans un secteur, il faut se démarquer. Renault tente une percée dans le segment D haut de gamme – pour ne pas dire premium – mais elle ne se peut de pratiquer les mêmes prix. Le Rafale en est la preuve : l’entrée de gamme s’affiche à 44 000 €, tandis que le haut de gamme Esprit Alpine demande 47 900 €. C’est bien moins que les BMW X4, Mercedes GLC Coupé ou autres Audi Q5 Sportback ! En interne, le nouveau SUV-Coupé n’est que 100 € et 1 000 € plus onéreux que l’Espace à finition équivalente.

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Conclusion

Le Rafale va-t-il enfin effectuer la percée dans le segment D « premium » qu’attend tant Renault depuis des années ? Sans boule de Crystal, impossible de le savoir. Pourtant, il bénéficie d’avantages que ces prédécesseurs n’ont jamais eu, comme une technologie embarquée de pointe, un châssis agile et dynamique, ainsi qu’un confort acoustique inégalé. Notons également qu’il est bien plus abordable que la concurrence « premium » allemande…tout en offrant une habitabilité plus généreuse !