Essai : Citroën ë-C4 (2021)

Au grand regret de ceux qui l'envient - notre journaliste Yves, on suppose - la Citroën C4 Cactus n'est plus. Le crossover excentrique a fusionné avec la C4 au design plus traditionnel et ne vivra plus que sous le nom de C4. Si vous voyez le préfixe "Ë", alors vous savez que la nouvelle C4 aura également une version électrique dès le départ.

TERMINOLOGIE

Grâce à la nouvelle plateforme bien sûr, car cette toute nouvelle C4 utilise la plateforme CMP qui vient de PSA mais qui sera aussi utilisée avec empressement par la branche FCA de Stellantis. Ainsi, cette nouvelle Citroën C4 partage ses bases avec les Peugeot 208 et 2008, ainsi qu'avec les Opel Corsa et Mokka. En effet, tous des modèles qui combinent une propulsion conventionnelle et électrique.

Mais là où Peugeot et Opel maintiennent une distinction stricte entre compacte et crossover, Citroën brouille les pistes. Les Français, par exemple, préfèrent parler de cette nouvelle C4 comme compacte plutôt qu’e crossover, mais ils lui donnent près de 16 cm de garde au sol, une partie avant substantielle et un entourage en plastique pour les passages de roues. Les airbumps câlins d'antan ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes, mais en général, le style câlin de Citroën est beaucoup plus affirmé aujourd'hui.

Agrandissement

Le design est donc remarquable, c'est le moins que l'on puisse dire. Selon Citroën, il contient toutes sortes de références (GX dans les phares, GX et BX de profil, et C4 de 2004 dans la lunette arrière), mais dans la pratique, on peut y voir une compacte, un crossover ou un SUV-coupé, selon son goût et sa préférence. Une auto de 4,36 m pour être précis, ce qui fait que sa longueur ressemble plus à celle de la C4 précédente qu'à celle de la C4 Cactus.

Avec 2,67 mètres, l'empattement de cette nouvelle C4 est plus long que celui de ses prédécesseurs et des autres produits PSA sur la même plate-forme. C'est une bonne nouvelle pour l'espace intérieur, où ce sont surtout les membres inférieurs des passagers arrière qui bénéficient de la longueur accrue. Grâce à la ligne de toit inclinée, la garde au toit est moins généreuse pour les grands gabarits, tandis que le coffre de 380 litres de la Ë-C4 est identique à celui de la C4 classique. Grâce à la plateforme, bien sûr, qui permet de dissimuler plus facilement la batterie.

Manque d’ATMOSPHÈRE

Si vous étiez habitué à l'intérieur coloré et confortable de la C4 Cactus, vous allez être déçu : la nouvelle C4 l'a remplacé par quelque chose de plus sérieux. Vous disposez toujours d'un tableau de bord numérique et d'un écran tactile de 10 pouces, mais de sièges classiques (bien que de type Advanced Comfort plus moelleux) avec une console centrale classique, des poignées de porte classiques et beaucoup de plastique foncé. Même une touche de bleu sur les panneaux de porte ne peut rien y faire.

Il n'y a plus non plus de compartiment de rangement en haut du tableau de bord, au-dessus de la boîte à gants, mais une sorte de tiroir plat. Ce dispositif peut être associé à un support de tablette auquel le passager avant peut fixer un iPad ou autre. Autre point positif : les petits compartiments de rangement et les boutons classiques de la climatisation. Moins bien : la visibilité arrière, l'ergonomie de l'écran et la vitesse de réponse de certains boutons comme le bouton de démarrage et le sélecteur de vitesse.

PAS de follie

Comme nous l'avons dit, la propulsion de cette Citroën Ë-C4 est purement électrique. Le Français utilise la combinaison familière d'une batterie lithium-ion de 50 kWh et d'un moteur électrique de 136 ch (100 kW). Une combinaison familière à la division Stellantis de PSA, qu'il faut mettre en mode de conduite "Sport" pour qu'elle déploie toute sa puissance. Ainsi, cette Citroën Ë-C4 atteint les 100 km/h en 9,7 secondes, ce qui n'a rien d'insensé.

Pas mal, car si Citroën tente de faire coup double avec la carrosserie, elle choisit une voie claire pour la conduite : celle du confort. Cela signifie par exemple que cette Ë-C4 combine sa suspension passive avec les coussins hydrauliques dits progressifs. Ces butées hydrauliques dans les amortisseurs promettent un effet de fuite, mais si vous oubliez cette affirmation - et vous feriez mieux de le faire dès que possible - vous remarquerez qu'elles améliorent effectivement le filtrage. Surtout avec les kilos supplémentaires du pack batterie.

Rien de ROYAL

Le fait que les Français misent tout sur le confort est également perceptible dans les commandes. Il faut appuyer fort sur la pédale d'accélération et la direction est légère. Il existe également une position "B" sur la commande de boîte pour récupérer l'énergie de freinage, ce qui signifie que vous pouvez conduire avec un seul pied pendant une grande partie du trajet. Avec une batterie complètement chargée, un tel trajet devrait être de 350 kilomètres maximum selon le cycle WLTP.

En pratique, l’autonomie est un peu moins généreuse. Par temps frais, nous avons obtenu une consommation moyenne de 19,2 kWh/100 km, ce qui signifie que nous n'avons pas pu parcourir 250 km avec une charge complète. Lorsque le temps est plus clément en été, la consommation diminue, mais même dans ce cas, les 300 kilomètres sont à peu près la limite. Heureusement, la charge triphasée standard est de 11 kW, permettant une recharge complète après cinq heures et la Ë-C4 peut être rechargée rapidement à 100 kW.

PRIX

Citroën demande 35 600 € pour cette Ë-C4 électrique. Ce qui la rapproche de ses camarades électriques d'Opel et de Peugeot, même si ces crossovers préfèrent se positionner sur le segment B plutôt que sur le segment C où Citroën voit sa C4. Si l'on considère les compactes électriques les plus populaires, on ne peut ignorer la Volkswagen ID.3 et la Nissan Leaf. L’allemande démarre à 33 700 € en version Pure Performance avec une batterie de 45 kWh et un moteur électrique de 150 ch, tandis que la Leaf japonaise, avec une batterie de 40 kWh, descend facilement sous ce niveau (28 940 €) et, avec une batterie de 62 kWh, le dépasse largement (37 490 €).

CONCLUSION

La nouvelle Citroën C4 est une fois de plus une création excentrique, mais elle a troqué une partie de sa mesquinerie pour plus de sérieux. Les Français font bien d'opter pour un look de crossover populaire de toute façon et idem pour la version électrique. Cependant, la Ë-C4 a du mal à se démarquer de toutes les électriques actuelles, notamment de sa propre écurie. Heureusement, elle reste fidèle à ses racines en matière de confort, et pour une voiture modeste du segment C, elle s'en sort bien une fois de plus.