Mazda récidive : alors qu’on pense qu’ils ont un modèle populaire entre les mains, les japonais s'entêtent à lui greffer un bloc moteur contradictoire. Voici donc le CX-60 e-Skyactiv D, où le " D " fait référence à un 6-cylindres diesel de 3,3 litres. Folie ou génie ?
Mazda doit être l'un des constructeurs automobiles les plus excentriques du marché actuel. Il suffit de penser aux moteurs Wankel qui ont conféré à ses modèles sportifs, jusqu'à la RX-8 incluse, un caractère particulier - et une grande facilité d'utilisation. Par la suite, Mazda a surtout développé une aversion pour les turbocompresseurs, de sorte que la quasi-totalité de sa gamme produisait la même puissance que ses concurrents à partir de moteurs nettement moins intéressants sur le plan fiscal. Et si vous trouvez déjà cela contradictoire, regardez ce qu'ils ont fait à ce CX-60…
Rapport « dash-to-axle »
En effet, à première vue, ce Mazda est un SUV tout à fait normal et même très séduisant. Par exemple, ses roues avant très avancées et son long capot - ce que les Japonais appellent le ratio « dash-to-axle » - lui confèrent une allure sportive. De plus, le nez typique de Mazda, avec sa grande calandre et ses phares en retrait, semble déjà inciter les badauds à céder le passage. À l'arrière, les passages de roues sont évasés, ce qui donne l'impression que la voiture est sous son propre poids, et l'image est complétée par des feux arrière à LED à grand angle. En termes de design, cette Mazda n'a rien à envier aux SUV allemands haut de gamme, bien au contraire.
Cette impression se poursuit à l'intérieur, avec non seulement une qualité de construction solide, mais aussi des matériaux plutôt élégants. Du cuir sur le tableau de bord ? Oui. Des garnitures élégantes en aluminium ? Encore oui. Des coutures ouvertes folles auxquelles les artisans japonais ont consacré quelques heures de leur précieux temps ? Pas sur notre exemplaire, mais bien sur le niveau Takumi. En outre, chaque CX-60 est équipé de série d'une instrumentation numérique et d'un écran d'infodivertissement de 12,3 pouces, mais il y a quelque chose d'étrange à cela. En effet, cet écran n'est tactile qu’à l'arrêt. En mouvement, il faut tout contrôler à l'aide du bouton rotatif de la console centrale. Comme au bon vieux temps, donc, et cela nous amène sans transition à la motorisation.
DIESELOSORUS
Sous le capot de ce Mazda CX-60 se cache un dinosaure 6-cylindres en ligne diesel d'une cylindrée de 3,3 litres. Certes, on ne peut pas dire que le bloc à technologie mild-hybrid soit vraiment démodé, mais en termes de gabarit, c'est tout à fait cohérent. Malgré cette taille, l'auto-allumeur de notre CX-60 l'a maintenu à 200 ch et 450 Nm de couple, bien que la version à transmission intégrale reçoive 54 ch et 100 Nm supplémentaires. Dans le cas contraire, la transmission automatique à huit rapports envoie la puissance exclusivement à l'essieu arrière, pour le plus grand plaisir.
Traction arrière ou pas, 200 ch provenant d'un bloc de 3,3 litres n'est évidemment pas une puissance extrême. Ainsi, avec un 0 à 100 km/h en 8,4 secondes, ce CX-60 e-Skyactiv D est plus que souple pour se faufiler dans la circulation, mais il ne devient pas pour autant une véritable bombe. On remarque toutefois que le châssis serré et la direction remarquablement précise pourraient supporter plus de puissance, mais les ambitions sportives diesel s'arrêtent à celles d'un SUV familial apaisant et confortable. Ainsi, la boîte automatique passe les rapports en douceur tant que le système hybride léger ne l'interrompt pas trop, et le bloc coupleux doit lui aussi à peine monter en régime pour progresser. Cela étant, la sonorité à bas régime s'apparente à celle d'un moteur de camion....
ANTI-DOWNSIZING
Cependant, il y a une raison pour laquelle le moteur de cette Mazda manque de - euh - puissance, et cela va de pair avec une chose à laquelle Mazda croit depuis des années : le downsizing n'est pas synonyme d’efficience. En effet, lors de notre essai, on a réussi à limiter la consommation à seulement 5,4 l/100 km, ce qui est, comme on dit, une soif de moineau pour un SUV de 4,74 mètres de long et de 1,74 tonne. La raison en est simple : ce bloc diesel est si gros qu'il n'a pas besoin de travailler. On se balade facilement sans que l'aiguille ne dépasse les 1 500 tr/min, et on consomme bien sûr moins qu'un petit 3-pattes qui doit crier jusqu’à 5 000 tr/min pour doubler un cycliste. Et tant qu'à faire : quelque chose nous dit qu'une Mazda avec un moteur surdimensionné pourrait bien avoir une durée de vie plus longue que tous ces petits modèles aux petits moteurs...
En fait, vivre éternellement avec un Mazda CX-60 ne serait en rien un punition. Par exemple, l'habitacle n'est pas seulement solidement construit, mais toute personne de taille moyenne - comme votre serviteur, avec un certain optimisme – aura amplement d’espace. C'est vrai non seulement à l'avant, mais aussi à l'arrière, même si les modèles à propulsion devraient normalement laisser un peu plus d'espace dans cette moitié pour toutes sortes de technologies. Enfin, le coffre offre un beau volume de 570 litres, il n'y a donc pas grand-chose à redire sur ce point non plus.
ET PUIS IL Y LA D.I.V.
C’est bien, mais ça n’arrange rien au fait que la D.I.V. n'aime manifestement pas voir arriver un si gros moteur diesel. En plus, le CX-60 e-Skyactiv D à propulsion arrière de 200 ch coûte 47 290 €, soit seulement 3 000 € de moins que l’hybride rechargeable à transmission intégrale de 327 ch (50 890 €). Quand on compare des pommes avec des pommes – à savoir deux modèles 4x4 – la différence n’est que de 100 €…
Remarquons aussi que ce sont là des prix assez élevés pour une Mazda. Ce n'est pas seulement à cause du gros moteur ou parce que Mazda aspire à une position un peu plus élevée dans le monde de l'automobile, mais aussi parce que le CX-60 est déjà très bien équipé. Par exemple, il reçoit d’office la transmission automatique, le capteurs de lumière, de pluie et de stationnement, et un régulateur de vitesse, mais c'est surtout en termes de sécurité que la Mazda excelle. Ne comptez donc pas uniquement sur les éléments habituels tels que le système de freinage d'urgence ou la reconnaissance des panneaux de signalisation, mais le CX-60 est également équipé de série des capteurs d'angle mort. Ainsi, au-delà de son nom, ce Mazda CX-60 rappelle quelque peu… le Volvo XC60 !
CONCLUSION
Mazda adopte une fois de plus une approche différente avec le CX-60 en l'équipant d'un gros moteur diesel. Ce n'est pas tant dans le but de gagner en puissance que de réduire la consommation, et le CX-60 e-Skyactiv D y parvient à merveille. Cependant, le fisc belge se fait un plaisir de récupérer les litres de carburant économisés chaque année sous forme de taxe de circulation et le prix d'achat n'est pas non plus des plus bas…
Spécifications
Puissance | 200 pk |
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Transmission | Automatique, 8 rapports |
Entraînement | achterwiel |
Poids | 1 740 kg |
Vitesse maximale | 212 km/h |
Prix du modèle de base | € 47 290 |
0 à 100 km/h | 8.40 sec |
Consommation moyenne en essai | 5.40L/100km |
Capacité minimale du coffre | 570 L |
Capacité maximale du coffre | 570 L |
Émissions de CO2 | 1726 g/km |
Taxe d'immatriculation | € 128 |
Taxe routière | 0 |
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