Officiel : la Pagani Utopia, l’hypercar d’un monde idéal (2022)

C’est en 1992 que Horacio Pagani coupe ses liens avec Lamborghini et commence à développer sa propre supercar. Le résultat est présenté en 1999 sous la forme de la Zonda, une voiture sanguine et absurdement conçue avec un moteur V12 de Mercedes entre les essieux. Le modèle est resté en production jusqu'en 2011, date à laquelle la Zonda a été remplacée par la Huayra, tout aussi déplacée. Celle-là aussi, cependant, peut maintenant prendre sa retraite, pour être remplacé par cette Utopie.

LE CLIENT EST ROI

Ce faisant, Pagani s'en tient fermement à sa recette éprouvée, car même sans aucune interprétation, l'œil exercé voit immédiatement qu'il s'agit d'une creatio de Horacio. Ainsi, la silhouette typique au moteur central, avec son nez court et son arrière long et incliné, reste fidèle aux lignes de la Zonda et de la Huayra. À l'avant, en revanche, les phares cohabitent désormais sous un même capot, tandis que les feux arrière ont été superposés et sont censés faire référence aux échappements des moteurs à réaction. Le même thème revient dans les jantes - qui sont de 21 pouces à l'avant et de 22 pouces à l'arrière - avec leurs rayons en forme de turbine pour refroidir les énormes freins carbone-céramique. Les rétroviseurs latéraux flottants, signature de Pagani, et, bien sûr, quatre échappements centraux en titane dans un boîtier rond complètent le tout.

À l'intérieur aussi, Pagani s'en tient à ce que ses clients apprécient, puisqu'elle a littéralement consulté sa clientèle restreinte. Le résultat est un cockpit créatif mais étonnamment simple, c'est le moins que l'on puisse dire. Par exemple, les designers ont résisté à la tentation de draper d'énormes écrans tactiles sur le tableau de bord, mais le propriétaire de l'Utopia doit se contenter d'un seul écran entre les deux compteurs analogiques. Ces derniers sont ensuite finis à la perfection avec de subtiles ouvertures autour des aiguilles à travers lesquelles vous pouvez voir la mécanique des jauges. Comme toujours, le levier de vitesses dévoile également ses pièces à travers son logement ouvert, et le puriste, d'ailleurs, remarque immédiatement qu'il s'agit d'une boîte de vitesses manuelle. On adore !

PUISSANCE PRIMALE ET POIDS PLUME

Outre cette boîte de vitesses manuelle à sept rapports, vous pouvez également obtenir une version robotisée, qui, selon Pagani, est la plus rapide de son genre. Il n’y a de boîte à double embrayage, car Pagani n'en voulait pas en raison de leur poids plus élevé. Grâce notamment à son châssis en fibre de carbone et en titane, l'Utopia ne pèse donc que 1 280 kg dans la balance, mis en mouvement par un moteur V12 de 6,0 litres fourni par Mercedes-AMG. Avec ses deux turbos, il transmet une puissance impressionnante de 864 ch et un couple de 1 100 Nm aux roues arrière. Il n'y a donc pas encore d'électrification dans cette Utopia. Après tout, qui se soucie de l'environnement dans un monde idéal ?

Nous devrions également prendre un moment pour réfléchir au nom, d'ailleurs. Selon M. Pagani, il fait référence au livre Utopia, publié en 1516 par le philosophe Thomas More, dans lequel il décrit sa vision d'une société idéale mais inexistante. Pagani s'en inspire en apposant le nom sur son hypercar, affirmant que l'Utopia existe pour ceux qui déterminent leur propre avenir. Ou pour ceux dont le compte en banque a été suffisamment garni, on suppose, car une Pagani Utopia ne sera certainement pas bon marché. Mais cela n'a pas empêché sa vente : les 99 unités prévues provisoirement sont déjà toutes écoulées…