Speed-dating-salon avec Stefan De Smet, patron de Leapmotor Belgique : « Leapmotor est un win-win pour Stellantis »

AF : Lors d'une rencontre avec la presse, je vous ai entendu dire qu'avec Leapmotor, vous vouliez atteindre 2 000 ventes d'ici 2025. C'est assez ambitieux pour une première année, n'est-ce pas ?

Oui, c'est effectivement ambitieux, mais il faut oser placer la barre haut. Nous avons commencé les préparatifs à la fin de l'année 24 et en deux mois, avec un réseau encore en phase de démarrage, avec une marque inconnue, nous en sommes aujourd'hui à environ 150 bons de commande. Et cela avant même que le salon ne commence. Cela me donne encore de l'espoir. Nous verrons ce que l'avenir nous réserve, mais en tout cas, nous avons déjà beaucoup de signes positifs. Nos modèles sont bien positionnés sur le marché, avec le T03 qui s'adresse à un public privé, et un C10 qui s'adresse entièrement au marché B2B. Nous avons l'ambition de donner à un public très large l'accès à la mobilité électrique avec le C10 tout électrique. Et, bien sûr, les prix sont très intéressants. Nous proposons le C10 à moins de 35 000 €, ce qui nous permet de faire la différence.

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AF : Quelles sont les prévisions en termes de mix B2C et B2B ?

La petite T03 s'adressera principalement à un public privé, mais nous estimons que le C10 sera 50/50. Mais il se peut que je doive déjà revoir mon estimation, car le marché des flottes est nettement plus intéressé que nous ne l'avions prévu. Cela peut s'expliquer par le prix de location compétitif que nous pouvons offrir. Dans le cadre d'un contrat de location simple de cinq ans, nous pouvons proposer le C10 à 419 €/mois. C'est vraiment très compétitif pour un véhicule électrique. J'ai déjà un appel d'offres pour intégrer le C10 dans la catégorie de prix du segment B. Oui, bien sûr, l'utilisateur qui choisit le C10 en a pour son argent. Et la finition est excellente, tout comme le confort, et tout le reste.

Chinoise ou européenne ?

AF : Qu'en est-il de la sécurité ?

L'époque où les Chinois échouaient au crash test de l'Euro NCAP est révolue. Ici, nous avons déjà une note de cinq étoiles. Il n'y a donc aucun souci à se faire en matière de sécurité.

AF : Je vais être un peu méchant : la finition et l'aspect de l'intérieur sont nettement asiatiques. On remarque que le modèle n'a pas été développé pour l'Europe.

Oui, mais dans quelle mesure est-ce un handicap ? Honnêtement, je ne pense pas. Il n'y a pas de différences majeures prononcées avec les modèles européens. L'approche chinoise présente également des avantages en termes d'espace arrière. Les Chinois attachent beaucoup d'importance à l'espace pour les jambes. Ainsi, dans le C10, deux joueurs de basket-ball peuvent facilement s'asseoir sur la banquette arrière, et même dans ce cas, il reste encore 20 centimètres d'espace pour les jambes.

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AF : Dans quelle mesure est-ce un avantage de pouvoir développer le projet Leapmotor sous la bannière Stellantis ? D'ailleurs, j'ai entendu le COO de Stellantis, M. Imparato, dire que Leapmotor était son meilleur ami.

Je suppose que c'est le cas, car Leapmotor va aider le groupe Stellantis à atteindre ses objectifs ambitieux en matière de CO2. Les deux parties y trouvent leur compte, aussi bien Leapmotor que Stellantis. Leapmotor a trouvé en Stellantis un partenaire idéal pour se développer très rapidement en dehors de la Chine. Il peut utiliser le réseau Stellantis, nos centres de distribution de pièces détachées et notre informatique. Grâce à cela, vous pouvez très rapidement commercialiser vos modèles partout dans le monde et sur tous les continents. Il suffit de regarder le marché du Belux : en trois mois, nous avons mis en place un vaste réseau de 24 points de vente en Belgique, avec 98 % de toutes nos pièces détachées déjà en stock. C'est une chose que les autres marques chinoises ont du mal à faire aujourd'hui. Nous nous en servons donc également comme argument auprès de nos clients, car ils peuvent se rendre n'importe où s'ils ont un problème avec leur véhicule ou s'ils ont besoin d'un pare-chocs pour une réparation après un accident.

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L'un des principaux avantages de Stellantis est aussi, bien entendu, qu'elle dispose d'une marque supplémentaire avec un volume et des ventes supplémentaires dans le portefeuille, qui est aussi parfaitement complémentaire au reste de la gamme. Sans oublier que Stellantis a désormais accès à la technologie de Leapmotor grâce à la joint-venture, et que les Chinois ont une longueur d'avance sur de nombreuses marques européennes dans de nombreux domaines.

AF : Je pense qu'il s'agit d'un produit pour lequel le défi consiste à inciter le client potentiel à le tester.

L'intérêt est bien là, et une fois que vous avez conduit la voiture, le reste du processus de vente est beaucoup plus facile. Chaque concessionnaire dispose déjà d'une voiture de démonstration et nous lui faisons clairement savoir qu'il doit proposer un essai routier. Le C10 se conduit vraiment aussi bien qu'une voiture allemande haut de gamme, y compris en termes de silence et de confort. Plus de 40 ensembles acoustiques ont été intégrés dans cette voiture, ce qui la rend parmi les plus silencieuses de son segment.

Taxes d’importation

AF : Dans quelle mesure les taxes européennes sur les voitures chinoises sont-elles un sujet de préoccupation ?

Actuellement, je ne peux pas dire que c'est le cas, car ces taxes sont déjà intégrées dans nos prix. Et même dans ce cas, nous pouvons nous positionner en dessous de Citroën, par exemple. Nous absorbons ces taxes à la marge, bien sûr. Ce n'est donc pas aux dépens du client, ni aux dépens des concessionnaires, nous les prélevons sur notre propre marge. Nous devons maintenant travailler d'abord sur la croissance et le volume, et pour cela plusieurs modèles vont être ajoutés à la gamme. Nous ne voulons pas quitter Leapmotor au bout d'un an ; au contraire, nous travaillons vraiment sur le long terme. D'ailleurs, tous les nouveaux modèles qui seront ajoutés, comme le B10 à la fin de cette année, seront produits en Europe.

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AF : Où le B10 sera-t-il construite exactement ?

Ce n'est pas encore certain à 100 %, mais nous avons accès à la capacité Stellantis disponible dans les usines européennes existantes. Nous créons ainsi des emplois supplémentaires en Europe, ce qui est un atout supplémentaire.