Il ne se passe pas une semaine sans qu'une nouvelle marque automobile chinoise ne s'installe en Europe. C'est pour le moins surprenant, car le marché automobile chinois est plus de trois fois plus grand que le marché européen. Que viennent donc chercher les Chinois chez nous ?
À peine avez-vous appris l'existence des marques automobiles chinoises que déjà une nouvelle vient s'ajouter à la liste. Car même si vous avez probablement déjà entendu parler de MG, BYD et compagnie, vous devez désormais également connaître Voyah, Xpeng, Zeekr et Hongqi. En bref, les nouvelles marques automobiles chinoises se bousculent aux portes de l'Europe.
Chine = marché mondial
Même les plus petits l'ont compris : on ne peut plus vraiment qualifier la Chine de petit acteur. Au cours des dernières décennies, elle est devenue une puissance mondiale et un marché mondial pour le secteur automobile. Pour vous donner une idée, 40 % de toutes les voitures vendues l'année dernière... ont été vendues en Chine. Ces 31,4 millions de voitures vendues en Chine font pâlir les chiffres des ventes européennes. En effet, l'année dernière, seulement 10,6 millions de voitures ont été vendues en Europe.

Si vous avez un minimum de sens mathématique, vous comprenez que ces chiffres signifient que le marché automobile chinois est trois fois plus important que le marché européen. Pourtant, l'Europe reste la terre promise des marques automobiles chinoises. Et cela n'a rien à voir avec l'importation clandestine de logiciels susceptibles de paralyser l'Europe. Espérons-le, en tout cas...
Volume ≠ marge
Tout économiste vous le dira : volume et profit ne sont pas synonymes. Vous pouvez vendre des millions d'articles, mais si vous ne gagnez qu'un centime sur chaque exemplaire vendu, vous gagnerez moins que votre voisin qui vend 1 000 articles à 10 000 €.

C'est là que le bât blesse en Chine : les voitures, et en particulier les voitures électriques, y sont vendues à des prix de dumping. Ce n'est pas tant parce que les constructeurs automobiles le veulent nécessairement, mais parce que la concurrence est féroce. Enfin, compte tenu du volume (trois fois les ventes en Europe), il est possible de vendre une voiture en Chine avec une marge bénéficiaire nettement inférieure, car le volume compense cette différence.
Cependant, de plus en plus de marques chinoises se rendent compte que, même si le volume des ventes est moindre en Europe, les marges peuvent y être beaucoup plus élevées. Tout simplement parce que l'Européen, même s'il n'en a pas conscience, est beaucoup plus riche que le Chinois moyen. La transition vers les véhicules électriques en Europe a créé un nouveau marché d'environ 500 milliards (!) d'euros. Un marché où le prix moyen d'un véhicule électrique est deux fois plus élevé qu'en Chine. Bien que le volume soit trois fois moins important, ce n'est pas le cas en termes de bénéfices.
L'avantage pour l'Europe ?
Selon la façon dont on voit les choses, cette évolution peut être préoccupante. Mais est-ce vraiment le cas ? Un choix plus large garantit de facto une économie plus équitable et, grâce à l'accent mis sur l'Europe, les marques automobiles chinoises vont également démarrer leur production sur notre sol. Cela créera à son tour des emplois dans la région et renforcera les liens entre la Chine et l'Europe, dont nous aurons besoin dans les années à venir. Si l'Europe s'avère alors être un partenaire plus fiable que, disons, la Russie et les États-Unis, nous disposerons d'un moyen de pression politique dans ce nouveau monde.

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