Poutine a la mainmise sur Renault

Renault Russie

Il va sans dire que l'invasion de l'Ukraine par la Russie est également une mauvaise nouvelle pour le secteur automobile. Pour une marque automobile européenne, cependant, les enjeux sont extrêmement élevés. D'une part parce que la Russie est le deuxième plus grand marché de cette marque, et d'autre part parce que Poutine a une mainmise sur la marque. Cette marque...est Renault !

Revenons en 2007. Poutine était à la tête de la Russie (bien sûr) et Carlos Ghosn tenait toujours fermement les rênes de l'alliance Renault-Nissan. Plus que ça, Ghosn rêvait d'un gigantesque consortium. Ce qui signifie qu'il cherchait de nouvelles marques de voitures. Dacia était déjà dans le portefeuille, Mitsubishi était sur la liste des souhaits mais il fallait d'abord passer par le russe AvtoVAZ, le groupe derrière Lada. Un accord d'un milliard d'euros a été conclu entre Poutine, Ghosn et - parce qu'il était actionnaire de Renault - le gouvernement français. Après un investissement substantiel, Renault est désormais copropriétaire d'AvtoVAZ. Une décision qui, 15 ans plus tard, provoque une situation inconfortable chez Renault.

PERTE FIXE

Si une marque de voiture décide de suspendre temporairement ses ventes et/ou sa production en Russie, une gueule de bois financière est possible. Chez Renault, en revanche, c'est une évidence. L'année dernière, Renault a réalisé un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros en Russie, ce qui représente environ 12 % de son chiffre d'affaires total cette année-là. De plus, la Russie est le deuxième plus grand marché de Renault. En conséquence, l'entreprise française pourrait voir un bénéfice de quelque 315 millions d'euros partir en fumée. En outre, on ne rompt pas un contrat d'un milliard de dollars avec une superpuissance sans opposer la résistance nécessaire.

Renault Russie

Comme si cela n'était pas assez ennuyeux, il y a aussi la possibilité que Renault perde considérablement si elle devait rester active en Russie. Non seulement cela serait mal accueilli par la politique internationale (le principal actionnaire de Renault est la France), mais il y a également de fortes chances que Renault ne reçoive plus d'argent de la Russie. D'une part en raison de l'exclusion de la Russie de Swift (le système de paiement international), d'autre part parce qu'il y a une chance que la Russie puisse saisir les fonds des entreprises russes et donc aussi ceux d'AvtoVAZ.

Bien que des marques telles que Volkswagen, Porsche, Bentley, Hyundai, Nissan, BMW et Toyota se soient (temporairement) retirées du marché russe ou aient arrêté leur production en Russie, Renault reste discret. Bien qu'il ne fasse aucun doute qu'un nœud difficile doit être coupé en interne. Mieux vaut tôt que tard, car les actions de Renault sont en chute libre.

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