Essai : roadtrip en Maserati GranTurismo Folgore (2024)

Les riches de ce monde n’ont jamais eu autant de choix qu’aujourd’hui. Ceux qui veulent des supercars peuvent se tourner vers Bugatti, Aston Martin ou Lamborghini, pour n’en citer que quelques-unes. Quant à ceux qui désirent être un peu plus écolo sans pour autant perdre l’exclusivité, ils peuvent faire leurs courses chez Porsche, Rimac ou…Maserati !

Du bleu au vert

Il y a peu, la marque Italienne en était presque à son dernier souffle. Mais ça, c’était avant un changement de cap stratégique et une réorientation vers l’exclusivité et l’électricité. De nos jours, Maserati se veut toujours la marque des rutilantes sportives. On trouve toujours le beau V6 nettuno sous le capot de la superbe MC20, et même sous les capots des GranTurismo, GranCabrio et Grecale.

Image

Cela étant, ces trois dernières Maserati sont aussi…les premières électriques au trident ! Leur plateforme Giorgio – oui, celle développée par Alfa Romeo pour la Giulia et le Stelvio – a été modifiée en profondeur afin d’accueillir une grande batterie en forme de T et plusieurs moteurs électrique. La marque représentée par la couleur bleue passe désormais au vert !

Écolo, mais toujours sportive

Nos lecteurs assidus auront remarqué qu’on a déjà pris le volant d’une Maserati électrique. En effet, mais c’était pour le lancement de la GranCabrio. Une fois n’est pas coutume, on essaye ici la version fermée après l’ouverte. Enfonçons donc cette porte ouverte : les GranTurismo et GranCabrio partagent beaucoup, puisqu’il s’agit essentiellement du même modèle…

Image

Ce faisant, la GranTurismo Folgore est propulsée par trois moteurs électriques. Oui, trois ! Deux à l’arrière et un à l’avant. Ensemble, ils produisent un total de 761 ch et 1 350 Nm de couple. C’est assez pour bouger une montagne…et faire passe le coupé italien de 0 à 100 km/h en seulement 2,7 secondes !

Grande batterie

Ces trois moulins tirent leur énergie d’une seule et même grande batterie. Logée dans le châssis en forme de T – sous la console centrale et sous la banquette arrière, afin de ne pas perdre trop d’habitabilité et conserver une position assise basse – elle taille à 92,5 kWh (dont 83 kWh sont utilisés). Résultat : la GranTurismo Folgore dispose de 447 km d’autonomie.

Image

Une fois à court de jus, l’Italienne pourra se brancher sur une borne rapide à une puissance maximale de 270 kW. Cette belle puissance fera passer la charge de 10 à 80% en seulement 18 minutes ! À peine le temps pour un café…

De Paris…

Exceptionnellement, notre moment en Maserati GranTurismo Folgore ne se produit pas lors d’un voyage à l’étranger ou même pendant quelques jours en Belgique. Eh non, on s’est vu confier la tâche de ramener la GT italienne des locaux parisiens à la concession Belge. Comment aurions-nous pu refuser ?

Image

Notre point de départ sont les quais de Seine. Pour ceux qui ont déjà roulé dans Paris, il faut le dire : on fait difficilement pire en termes de circulation. La première heure au volant de « notre » GranTurismo Folgore se fait donc…à du 2 km/h ! Heureusement, ça nous laisse de temps de nous (re)familiariser avec l’ergonomie brouillonne. À travers les deux écrans tactiles, on cherche à régler la radio, la luminosité de l’éclairage et même quelques fonctionnalités simples comme les sièges chauffants. Ce n’est pas mince affaire…

…à Bruxelles, ou presque !

À la sortie de Paris, on monte du l’autoroute. Vu qu’on est dans une électrique, on serait tenté de rouler à l’économie. Mais, on est à bord d’une Maserati, pardi ! On en profite donc pour faire quelques accélérations ci et là – dans les limites des limitations de vitesse, bien évidemment. Cependant, la jauge de l’autonomie nous ramène vite à la réalité…

Image

En partant de Paris, « notre » GranTurismo Folgore affichait 395 km d’autonomie avec une batterie pleine. Faire les 299 km qui nous séparaient de Bruxelles paraissait alors un jeu d’enfant. Pourtant, après 100 km parcourus, il ne nous reste déjà plus beaucoup de jus. On se trouve dès lors obligé de calmer la danse et…rouler à 110 km/h !

Une charge nécessaire

Avant de passer la frontière, une chose est claire : on n’atteindra jamais notre destination sans charge. Il nous reste 110 km d’autonomie et 95 km à parcourir. C’est juste. Heureusement, la France a bien développé son réseau de charge ces dernières années (bien mieux que la Belgique) et on trouve une borne rapide sans encombre. Le temps de se prendre un café et un (mauvais) sandwich d’autoroute, on est de retour sur le tarmac.

Image

Autant vous dire que ce parcourt ne fut pas des plus excitants. L’autoroute, la pluie, la peur d’une autonomie qui fond comme neige au soleil, et on en passe. Cependant, outre pour ce dernier point, la Maserati GranTurismo Folgore se prouve être une bonne Grand Tourisme. Confortable, silencieuse et puissante.

Grande sete 

On ne pensait jamais poser cette question lors d’un essai Maserati, mais que fut notre consommation ? Eh bien, à 110 km/h sur l’autoroute droite et plate française, l’italienne nous affichait une moyenne de 24,5 kWh/100 km. Pire, à 130 km/h, cette soif grimpait à 27,0 kWh/100 km. Malgré sa ligne de coupé et son aérodynamique favorable, ce n’est pas la plus frugales des électriques…

Image

Au final, on sort perplexe de ce court roadtrip en Maserati GranTurismo Folgore. D’un côté, cette GT est bourrée de qualité qui brillent lors de ces longs trajets, comme son confort. Cela étant, cet exercice a également mis en évidence la forte consommation et la faible autonomie qui en découle…