Ce n'est pas la première fois que la renaissance d'une icône ne rencontre pas le succès commercial escompté. Renault ne laisse apparemment rien au hasard, mais cela n'empêche pas qu'il reste quelques points d'interrogation sur la nouvelle R5. Connaîtra-t-elle le succès de sa devancière ?
La nouvelle R5 est née sous une bonne étoile. Eh oui, l'histoire raconte que lorsque Luca De Meo a pris ses fonctions de nouveau PDG de Renault, il a remarqué le prototype de la R5 déjà mis au rebus au fond du studio de design. Bien que le projet R5 ait été élaboré, il n'a jamais reçu le feu vert.
De Meo est immédiatement tombé amoureux. Il a ainsi donné l’impulsion pour redonner vie au projet et développer la petite citadine en un temps record de trois ans. Pour une voiture électrique, c'est un véritable exploit !
Impossible de ne pas tomber amoureux
On comprend parfaitement que le cœur de Mr De Meo ait commencé à battre lorsqu'il a vu le design léché de la nouvelle R5. On reconnait quelques touches de la première du nom, mais même ceux qui sont trop jeunes seront enthousiaste. C'est juste un bon mélange : compacte mais suffisamment grande pour ne pas se perdre dans le paysage urbain, belle et large mais pas trop, de belles grandes jantes aux quatre coins, un peu plus haute pour revendiquer un semblant de parenté avec les SUV, et des lignes épurées qui rayonnent de positivité. Impossible de ne pas la trouver cool…
Avant de parler de l'intérieur, une remarque importante s'impose. Renault ne prévoit peut-être que deux niveaux de finition au lancement. On décrit ici la version haut de gamme Iconic Cinq, qui demande un supplément de 2 000 €. Il ajoute un peu de peps dans l’habitacle grâce à un tissus gris-jaune. Voilà qui contribue de manière significative à l'ambiance de la R5. L'intérieur gris (littéralement) de la version d'entrée de gamme Techno manque d’un truc. Comme aller à la parade LGBTQ sans une tenue colorée.
La R5 a besoin de cette couleur à l'intérieur. C'est alors que l'on peut profiter pleinement des nombreux détails tels que le motif écossais du pavillon, la couleur dans les panneaux de porte, la forme rétro des sièges et surtout l’insert reconnaissable sur la planche de bord. D'ailleurs, le logo et la bande LED au-dessus du pare-chocs changent de couleur lorsque le conducteur change de mode de conduite. Tout cela est délicieusement détaillé.
Pas pour quatre
N'y a-t-il donc aucune critique à formuler à l'égard de l’habitacle ? Même si l'on ne peut pas se plaindre de la largeur, la banquette arrière est vraiment exiguë pour deux adultes. En tant que deuxième voiture, pour faire la navette pour les loisirs des enfants, c'est très bien. Mais les adolescents seront déjà moins heureux lors de longs trajets sur la banquette arrière, d'autant plus qu'il n'est pas possible de glisser ses pieds sous le siège. En ce qui concerne le volume du coffre, en revanche, on est positifs. À 326 litres, c'est l'un des plus larges du segment, et grâce en partie à sa forme utilisable, c'est plus que suffisant pour un usage quotidien. Banquette rabattue, le coffre peut atteindre 1 106 litres.
Le deuxième point de critique concerne l'ergonomie et il force à nous contredire. En effet, alors qu’on a souvent tendance à critiquer cette fâcheuse tendance à réduire le nombre de boutons, l'intérieur de la R5 comporte un nombre assez important de commandes physiques. En particulier sur et autour du volant. Il y a pas moins de quatre commodos : un pour le sélecteur de rapport, un pour les essuie-glaces, un pour les clignotants et un autre satellite pour les commandes de la radio. A cela s'ajoute une multitude de boutons sur le confortable volant lui-même et ça fait un sacré cafouillage…
RRRRRR au volant de la R5
L'appétit étant plus qu'aiguisé, il nous tarde de lâcher la R5 sur les routes départementales françaises. La magie commence lorsque s'allume le logo R5 sur le capot (situé juste en dessous du pare-brise), qui indique en fait le niveau de la batterie. Un gadget amusant qui ajoute un plus à l'expérience. Dès les premiers mètres, on remarquere à quel point la R5 se faufile avec agilité dans la circulation. Elle semble beaucoup plus légère que ne le laissent supposer la balance (près de 1,5 tonne,). En outre, il n'y a pas lieu de s'inquiéter du confort (à cause des grandes roues de 18 pouces) : la suspension de la R5 offre un bon compromis entre confort et sportivité, du moins sur les routes bien entretenues qui nous ont été présentées.
Sur papier, la R5 n'est pas super rapide (0 à 100 km/h en 8 secondes), mais en pratique, on a l'impression que tout va un peu plus vite. Le moteur électrique de 150 ch est toujours disponible et accélère bien. Et grâce au centre de gravité bas (la batterie est entre les quatre roues), on a parfois l'impression d'être dans un kart. Eh oui, la petite garantit une bonne dose de plaisir de conduite, c'est clair. De plus, la R5 est remarquablement silencieuse, même pour une électrique.
Suffisamment loin
Le large sourire sur notre visage pendant l'essai nous a permis d'adopter un style de conduite plus sportif que la moyenne. Ce qui explique notre consommation moyenne d'environ 17,0 kWh/100 km. Ceux qui roulent un peu plus doucement arriveront probablement à 16 kWh/100 km, ce qui est déjà assez proche des 14,9 kWh/100 km promis. Plusieurs collègues ont même réussi à descendre sous la barre des 15 kWh/100 km en ville.
En théorie, la batterie de 52 kWh devrait permettre une autonomie de 410 km, ce qui est toujours un peu utopique. Mais 350 km, c'est bien là et c'est plus que suffisant dans ce segment. La recharge est assurée à 11 kW et 100 kW sur une borne rapide. Une pompe à chaleur est toujours de série, de même que les fonctionnalités V2L (vehicle to load) et V2G (vehicle to grid), une nouveauté pour Renault. On peut donc brancher votre machine Nespresso, ce qui est bien pour le marketing mais que personne ne fait dans la pratique.
Solidement équipée
Renault prévoit cinq niveaux d'équipement, le niveau 3 (Techno) et le niveau 4 (Iconic) étant disponibles au lancement. Une version haut de gamme « Rolland Garros » suivra plus tard, tandis que la version de base « Five » et la version « Evolution » viendront s'ajouter à la gamme. Par ailleurs, deux moteurs de 70 et 90 kW feront également leur apparition, ainsi qu'une batterie plus petite de 40 kWh.
Ceux qui signent aujourd'hui un bon de commande recevront toujours la grande batterie et le moteur de 150 ch. En version Techno, la R5 est déjà plus que bien équipée : pompe à chaleur, climatisation, tous les équipements de sécurité imaginables, de délicieuses jantes de 18 pouces, des phares LED, le système multimédia OpenR link avec Google et Android Auto/Apple Car Play, entre autres. Les seules raisons d'opter pour l'Iconic, plus chère de 2 000 €, sont la couleur intérieure jaune et les sièges/volant chauffants.
Conclusion
La nouvelle R5 est un régal si l'on s'en tient à ses qualités émotionnelles et dynamiques. Sur la route, elle est agréable et agile, ses performances électriques sont excellentes pour ce segment, et elle est séduisante, un point c’est tout. Il n'y a que deux raisons concevables de ne pas l'adopter, à savoir son espace limité à l'arrière et son prix. En effet, 32 900 € pour la Techno, ce n'est pas exactement un prix d'appel, mais en même temps un prix défendable si l'on considère ses concurrentes directes, la Mini et la Mini Aceman, qui sont moins généreusement équipées.
Pas envie de sortir 35 000 € de votre compte d'épargne ? Attendez le début de l'année prochaine pour la version à petite batterie. Celle-ci promet une autonomie de 310 km (largement suffisante pour les trajets quotidiens) et un prix à partir de 25 000 €. Sa séduction n'en sera pas moins grande…
Plus d’électriques dans notre guide gratuit
Vous voulez découvrir le panorama complet du marché des électriques ? Cliquez sur le Guide Autofans 2024 ou parcourez le magazine numérique juste en dessous.
Ajouter un commentaire
Vous devez être connectés pour poster un commentaire.
Se connecter