Avec la Ioniq 6, Hyundai présente son arme longue portée avec une autonomie de 614 km. Ce qui amène ce " streamliner " plus loin sur papier qu'une Tesla Model 3 Long Range. La technologie sud-coréenne fonctionne-t-elle dans la réalité ?
Peut-être la Hyundai la plus laide depuis des années. Ou, ce qui est un peu moins grave, la Hyundai la plus efficiente depuis des années. Car en intégrant le groupe motopropulseur du SUV électrique Ioniq 5 dans une carrosserie plus aérodynamique, on obtient soudain une berline à l'espace généreux, à la tenue de route souple et à la consommation incroyablement basse. C'est maintenant qu'il faut parler !
DÉFI VISUEL
On comprend. La révolution électrique coûte cher aux constructeurs automobiles. C'est pourquoi les comptables de la plupart des constructeurs automobiles les supplient de construire des SUV électriques. En effet, ces véhicules surélevés se vendent comme des petits pains. Pourtant, tous les designers et ingénieurs savent qu'une berline électrique est bien plus aérodynamique. Cette Ioniq 6 le prouve bien, car bien qu'elle soit techniquement presque identique au SUV Ioniq 5, cette Ioniq 6 vous permet de parcourir facilement 100 kilomètres de plus.
Pour parvenir à cette impressionnante autonomie de 614 kilomètres, les designers ont dû faire quelques concessions. La Ioniq 6 est, pour le moins, un défi visuel. Avec une face avant émoussée, une forme étirée et un double spoiler à l'arrière qui rendrait jalouse une Porsche 911 Turbo. Mais soyons honnêtes…elle n'est pas vraiment jolie ! Surtout pas avec les jantes de 18 pouces de série. Vous pouvez opter pour des jantes plus grandes (et plus belles) de 20 pouces…mais elles réduisent l'autonomie totale de 69 kilomètres !
RETRO-IBM
Le design " exigeant " disparaît heureusement dès que l'on pénètre dans l’habitacle. En fait, on y retrouve les lignes épurées de l’Ioniq 5 avec une sauce rétro-IBM par-dessus. Les matériaux sont de qualité et la commande de boîte derrière le volant est monumentale. Deux écrans numériques de 12 pouces ornent le tableau de bord, mais Hyundai n'est pas tombé dans le piège de cacher toutes les fonctions derrière eux. En effet, la climatisation dispose toujours de son propre groupe de boutons. Youppie !
Pour le reste, on est frappé par l’habitabilité généreuse que Hyundai a réussi offrir à cette Ioniq 6. Surtout à l'arrière, voilà comment une Mercedes EQS aurait dû être. Point. Les passagers n'ont donc pas à se plaindre, espérons pour vous qu'ils ne prennent pas trop de bagages, car avec 401 litres, le coffre de cette Ioniq 6 peut être qualifié d'assez médiocre. Le coffre avant de 45 ou 15 litres, selon la version, est une goutte d'eau dans l'océan à cet égard.
CHARGE RAPIDE
Qu'en est-il de ces versions ? La gamme de la Ioniq 6 est assez simple. Jusqu'à l'arrivée d'une Ioniq 6 N prête à l'emploi de 650 ch, la gamme se compose d'une version à propulsion ou d'une version à transmission intégrale. Cette dernière est toujours équipée de la grande batterie de 74 kWh (net), tandis que la version à propulsion arrière est disponible avec une batterie de 54 kWh (net). Pas de quoi bouleverser la donne.
La version dotée d'une grande batterie et d'une propulsion arrière (dite "Long Range") sera sans aucun doute la variante la plus intéressante. Notamment en raison de l'autonomie WLTP – on le répète – de 614 kilomètres. En outre, cette version peut également (en théorie) se recharger à 350 kW en courant continu et à 11 kW en courant alternatif, ce qui est plus courant. Sur papier, il s'agit d'une voiture incroyablement impressionnante !
TESLA quoi ?
Bonne nouvelle, car la Ioniq 6 ne déçoit pas non plus sur la route. C'est une voiture qui veut se faufiler dans le paysage le plus sereinement possible. Pour ce faire, l'insonorisation est excellente et le châssis a un ressenti très naturel. On sent clairement que les ingénieurs ont été chargés de faire de cette Ioniq 6 une voiture longue distance. Montez dans une Tesla Model 3 après cette Ioniq 6 et vous aurez l'impression d'être monté dans un tram. La suspension ? Elle pourrait bien être un peu plus souple. Les 228 ch de la version Long Range suffisent ? Oui, mais rien de révolutionnaire. Le ressenti de la direction ? Pardon, le quoi ?
D'un autre côté, la Ioniq 6 est à la hauteur de sa réputation. Par exemple, on a parfois consommé environ 12 kWh/100 km, par temps ensoleillé. Cela dans une berline de 4,85 mètres et un peu moins de 2,0 tonnes ! Qu'est-ce que cela signifie en termes d'autonomie ? 616 kilomètres. Et voilà ! Cette Ioniq 6 devance ainsi une Tesla Model 3 Long Range.
PAS LA MOINS CHÈRE
Ainsi, au-delà de son design, la Hyundai Ioniq 6 a sérieusement quelques coups d'avance sur la concurrence. Plus que cela, avec un prix de base de 50 500 €, elle surclasse complètement une Mercedes EQE ou une BMW i4. Ces concurrents de choix mènent toutefois une sale bataille, car une Tesla Model 3 et (récemment) une Polestar 2 sont encore bien moins chères.
Cela ne change pas une fois que l'on opte pour les variantes version Long Range. Dans le cas de la Ioniq 6, le prix grimpe alors à 55 500 €. Chez Tesla, il faudra dépensez 53 970 € pour la M3 Long Range et chez Polestar à peine 44 950 € pour la 2 Long Range. La Sud-Coréenne n'est donc pas la moins chère... mais elle affiche une efficacité inédite et un bel espace intérieur !
CONCLUSION " Économique mais moche ", telle était la conclusion initiale de cette Hyundai Ioniq 6. Un essai approfondi nous a cependant appris que la Sud-Coréenne est aussi remarquablement spacieuse, confortable, silencieuse et impressionnante en termes de technologie. Les voitures électriques ne peuvent pas faire mieux pour le moment. Seulement, pourquoi ce design, Hyundai ?
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