Inutile de vous le dire : le segment B est en pleine effervescence. Alors que les fans de Ford, par exemple, se remettent à peine de la disparition de la Fiesta et que les fans de Kia - il y en a aussi, non ? - ont fait le deuil de la Rio, la Citroën C3 entame une seconde vie comme crossover. Après tout, à l'heure de l'électrification et des gadgets de sécurité obligatoires, la construction de citadines reste difficile à rentabiliser, ce qui ne veut pas dire que tous les autres veulent abandonner le bas de la chaîne alimentaire automobile.

EXTÉRIEUR NUMÉRIQUE

Voici la nouvelle Suzuki Swift, et si nous ne l'avions pas mentionnée, vous ne l'auriez probablement pas vu de vos propres yeux. Cette quatrième génération - si l'on ne compte que les Suzuki développées spécifiquement sous le nom de "Swift" - repose certes sur une toute nouvelle plate-forme, mais elle a exactement les mêmes dimensions que sa devancière et s'inspire clairement de son langage stylistique. Pourtant, les différences sont nombreuses et, il faut bien le dire, elles divisent parfois les opinions. Alors que la précédente Swift jouait la carte de la sportivité, ce nouveau modèle semble troquer ce principe contre les lignes épurées et les angles vifs de l'ère numérique.

Cela se voit déjà à la nouvelle calandre, et nous n'en ferons pas un diminutif juste pour le style. En effet, la calandre est nettement plus petite qu'auparavant et prend la forme d'un octogone. Cette même forme se retrouve d'ailleurs dans le nouveau capot, qui n'est plus placé entre les ailes latérales mais au-dessus, et qui se termine par une ligne de caisse qui se prolonge sur toute la carrosserie. Cela donne à la voiture un peu plus de la gentillesse d'une Fiat 500 ou d'une Mini Cooper que de la sportivité de la génération précédente, avec ses passages de roues accentués... Et en parlant de sportivité : à propos de l'arrivée d'une nouvelle Swift Sport, Suzuki reste silencieux.

INTÉRIEUR ANALOGIQUE

Pour ce qui est de l’habitacle, le langage est indéniablement japonais, car on ne pourrait pas attribuer cet habitacle à une marque européenne. Par exemple, le design est assez chargé avec ses différentes couches soulignées par les couleurs contrastées du plastique. Soyons brefs : la quasi-totalité de l'habitacle est constituée de matériaux fonctionnels, c'est-à-dire de plastiques bon marché et souvent d'une dureté désagréable. Cela vaut non seulement pour le tableau de bord, mais aussi, par exemple, pour le revêtement des portes et du coffre, et à plusieurs endroits, la finition semble même secrètement inférieure à celle de la devancière.

Le design de l'habitacle peut sembler un peu chargé, mais en termes de facilité d'utilisation, heureusement, tout reste assez clair. Par exemple, chaque Swift est aujourd'hui équipée d'un écran d'infodivertissement de 9 pouces et, sous l'écran comme sur le volant, on trouve quelques boutons physiques pour les fonctions les plus importantes. Ce volant semble avoir été copié à l'identique sur la Swift sortante, mais pas le petit panneau de commande de la climatisation, qui remplace les trois boutons rotatifs pratiques d'antan par une série d'interrupteurs à bascule. Autour du combiné d'instruments, les tubes sportifs d'antan nous manquent également, surtout lorsque l'on remarque que certaines fonctions de sécurité doivent être actionnées à l'aide de ces baguettes ringardes situées à côté des compteurs.

S'IL VOUS PLAÎT, MONSIEUR SUZUKI

D'ailleurs, si l'on regarde la console centrale, on jurerait avoir affaire à une voiture d'il y a une dizaine d'années. Vous y trouverez un levier de vitesses - imaginez – d’une boîte à cinq rapports seulement. Toutefois, la Swift peut également être équipée d'une boîte automatique CVT, mais pour l'instant, quelle que soit la transmission choisie, elle entraîne dans tous les cas un tout nouveau moteur essence de 1,2 litre. Contrairement à l'ancien 1.2, il s'agit d'un 3-cylindres et non d'un 4-cylindres et il est couplé à un système hybride léger 12V qui peut ajouter quelque 3 ch et 50 Nm de couple à la poussée électrique. Au total, cette Swift envoie donc 82 ch et 112 Nm de couple à ses roues avant ou à ses quatre roues. Et maintenant, nous allons vous expliquer pourquoi c'est plus que suffisant…

En effet, la réduction des coûts n'est pas la seule raison pour laquelle la Swift a été construite avec des matériaux légers ici et là, car le poids a également été pris en compte. Et pas qu'un peu, car avec une masse en ordre de marche de seulement 919 kilogrammes, la Suzuki est de loin la voiture la plus légère de son segment. Cela rend ce compacte exceptionnellement agile, de sorte que même 82 ch suffisent soudainement pour passer un bon moment au volant. Mieux encore : avec l'apport supplémentaire du système hybride doux, la Swift réagit avec empressement à l'accélérateur et semble avoir une adhérence presque infinie, même sur des pneus étroits. En d'autres termes, elle a un goût de plus, alors si vous lisez ceci, M. Suzuki : donnez-nous une autre version Sport !

LÉGÈRE = FACILE

Ce poids plume a toutefois un autre avantage, que vous remarquerez surtout à la pompe. Après une conduite variée, une moyenne de seulement 4,8 l/100 km s'est affichée sur le petit écran entre les deux cadrans - et vous devez savoir que nous avons régulièrement donné du fil à retordre à la voiture pendant cette conduite. À première vue, cet hybride léger semble donc presque aussi économique qu'un hybride complet de Toyota, par exemple, et il n'est pas vraiment nécessaire de le sous-estimer en termes d'espace ou de confort non plus. Un adulte moyen tiendra longtemps sur la banquette arrière et bien que son coffre de 265 litres soit loin d'être le plus grand de son segment, il n'est que de 20 litres inférieur à celui de la Toyota Yaris.

Nous aurions été ravis d'annoncer que le prix de cette nouvelle Swift justifie également la médiocrité de ses matériaux, mais nous ne pouvons pas le faire. En effet, avant que Suzuki-san puisse répondre à notre demande d'une nouvelle Swift Sport, il doit d'abord dire à l'importateur belge Suzuki ce qu'il peut demander pour ce compacte. L'importateur nous a déjà fait savoir qu'il espérait un prix inférieur à 20 000 €, afin de se situer quelque part entre les grands noms comme la Renault Clio et les modèles économiques comme la Dacia Sandero. On ne saura rien avant la mi-avril…

CONCLUSION

Il y a des choses qui ne changent jamais, et la philosophie de la Suzuki Swift est apparemment l'une d'entre elles. En effet, après trois générations couronnées de succès, le compacte japonais s'en tient toujours à ses dimensions extérieures compactes, à sa carrosserie légère comme une plume et, avec un peu de chance, à son prix raisonnable également. De plus, la Swift reste agréable à conduire, même si les designers se sont quelque peu éloignés de la sportivité que le modèle dégageait. Reste donc à savoir s'ils auront envie de sur papier une véritable version Sport.

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