Essai

Essai : Tesla Model 3 Performance (2024)

Après le facelift de la Tesla Model 3, c'est au tour de la version Performance de bénéficier d'un rafraîchissement. Autofans prend la route avec la fusée de 510 ch de la marque américaine. Toujours aussi imposante ou l'effet de nouveauté s'est-il un peu estompé ?

Qu'est-ce que c'est ?

C’est le troisième round pour la Tesla Model 3 qui est arrivée - grosso modo - 2018. Après un facelift subtil en 2021, la berline compacte passe maintenant sur le billard. Non seulement sur le plan visuel, mais aussi sur le plan technique, la « M3 Performance » reçoit une sérieuse mise à jour !

Parlons-en ! Quels sont les performances ?

Pour l'essentiel, rien de nouveau. En effet, la Model 3 Performance développe toujours 510 ch grâce à ses deux moteurs électriques (un sur chaque essieu), abrite toujours une batterie de 75 kWh et a toujours besoin de 3 secondes et une rawette pour atteindre les 100 km/h. Ce n'est pas que Tesla manque d'ardeur pour augmenter la puissance de la Model 3 Performance, mais il semble que la version européenne fasse l'objet de poursuites judiciaires. En effet, aux États-Unis, cette M3 Performance est tout simplement autorisée à développer 627 ch. Merci l'Europe !

Au-delà des chiffres imprimés sur l'emballage, il n'est pas possible de comparer cette Model 3 Performance à sa devancière. En effet, le Numéro 1 était une variante développée dans l'enfer de la production chez Tesla. Elon Musk, qui dormait sur le sol du hall de production, a supplié pour que la voiture ne soit pas plus complexe. Cette complexité - au profit du dynamisme - arrive maintenant. Il y a des jantes de 20 pouces en aluminium forgé qui rendent les Pirelli P Zeros plus larges à l'arrière qu'à l'avant, derrière ces jantes se trouvent des disques de frein plus grands et des plaquettes de frein plus mordantes, et enfin – enfin ! - la Model 3 Performance reçoit des amortisseurs adaptatifs.

On dirait une voiture complètement neuve !

C'est un peu exagéré, mais pas en termes de performances dynamiques. Les amortisseurs adaptatifs ajoutent une couche supplémentaire - du côté du confort - mais la Model 3 Performance n'est jamais exceptionnellement douce ou exceptionnellement dure, quel que soit le réglage. On peut dire que, structurellement, la Model 3 Performance est une voiture extrêmement rigide et cela se ressent au volant. Si vous avez déjà conduit une supercar dotée d'un châssis en fibre de carbone, vous comprendrez ce que nous voulons dire. Les amortisseurs et la suspension filtrent les chocs, mais l'habitacle lui-même ne prend pas un gramme de plus.

Le gros avantage de la Tesla Model 3 Performance - même avec le milésime 2024 - est son poids relativement faible. À1 929 kg, elle pèse à peu près autant qu'une Volkswagen ID.3 banale et à peine plus qu'une BMW M3 Berline. En revanche, on n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi les freins sont si peu mordants, même dans la nouvelle version. Bien qu'ils devraient être plus performants sur papier, la sensation de la pédale reste absente. Comme si vous freiniez avec la Kia Picanto de votre grand-mère plutôt qu'avec la Porsche de votre beau-père. On s'arrête bien, mais la sensation n'est jamais satisfaisante. Il en va de même pour le mode « Track », qui permet de personnaliser le caractère de la Model 3 Performance, de « survirage maximal » à « sous-virage maximal » (d'AMG à Audi RS, quoi). Un gadget, qui ne fait donc pas une meilleure voiture à la limite.

Attendez, pas convaincu ?

Ho mais, là, vous courez trop vite. La Tesla Model 3 Performance reste une machine impressionnante ! Faut-il rappeler que c’est les performances d’une Lamborghini mais avec quatre passagers et qui coute à peine 58 470 € ? Cela reste un rapport prix/performance presque criminel. Une voiture qui, grâce à sa nouvelle configuration de largeur de voie, se faufile dans les virages avec un peu plus de régularité et qui, une fois sortie du virage, s'envole vers l'horizon. La Model 3 Performance a fait vomir ma fille de trois ans à deux reprises (même si elle s'y est habituée), c'est dire à quel point cette voiture est impressionnante. Si jamais tu lis ceci dans quelques années, désolé Lily…

Il faut aborder cette Model 3 Performance comme une GT rapide comme le sang et non comme une voiture de sport à part entière. Pour être une vraie voiture de sport, elle n'a pas l'âme d'une Hyundai Ioniq 5 N, par exemple. Par exemple, elle n’a évidemment pas de boîte de vitesses simulée, ni de sons plus entraînants, et on est toujours assis trop haut.

Bon, il n'y avait pas de nouveaux sièges ?

Si, si ! C'était presque le clou du spectacle lors du lancement de la nouvelle Model 3 Performance. En effet, pour la première fois, la fusée de Tesla est équipée de sièges qui offrent plus de soutien latéral qu'un morceau de carton mouillé. Ces sièges sport offrent un bel équilibre entre confort et sportivité et devraient être proposés en option sur toutes les versions de la Model 3, notamment parce qu'ils élèvent l'intérieur à un niveau supérieur sur le plan visuel.

Autres nouveautés : une bande en fibre de carbone sur le tableau de bord, une bande similaire à l'arrière du spoiler et des pare-chocs modifiés à l'avant et à l'arrière. Ces éléments, ainsi que les feux avant et arrière plus serrés, confèrent à la Model 3 Performance une allure plus imposante. Si on ne pouvat la distinguer des autres auparavant, il n'y a plus aucun doute maintenant. Une décision extrêmement intelligente de la part de Tesla, car nous aurions secrètement opté pour la Performance rien que pour son look. En particulier dans la teinte Ultra Red à 2 000 €, dont la finition est si soignée que nous soupçonnons secrètement Tesla d'avoir volé le procédé de peinture à Mazda.

Assez parlé du design, quelle est la consommation ?

Vous voyez, nous arrivons maintenant à la partie la plus amusante de la Model 3 Performance. La partie où le chef Elon - malgré ses récentes frasques - montre encore qu'il a les bons ingénieurs à bord. Si on retire son pied de phares avant, la consommation est presque risible dans le bon sens du terme. En consommation mixte, une moyenne de 16,5 kWh/100 km est possible - ce qui permet une autonomie de 454 km. Essayez cela avec une Hyundai Ioniq 5 N, une Porsche Taycan ou - pourquoi pas - une BMW i4 M50. IMPOSSIBLE !

Cette Model 3 Performance montre encore pourquoi elle est la reine des électriques performantes. Malgré sa capacité à littéralement déchirer 99% du paysage routier, elle consomme moins que la plupart des véhicules électriques. Et cela aussi avec un prix de départ de 58 470 € ! Qui fait mieux ? Personne...

Conclusion

Aujourd'hui, il existe sur le marché des électriques plus rapides, plus dynamiques et plus émotionnelles, mais aucun ne parvient à concilier ces trois qualités avec le faible prix et la consommation d'une Tesla Model 3 Performance. Il s'agit de la nouvelle référence d'un point de vue technique, n'en doutons pas.

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